Avant de se lancer dans le corps du problème, définissons les termes. Par "connard" ou "connasse", on entend ceux et celles qui font de notre vie professionnelle un enfer à coup de petites réflexions assassines et de micro-complots bien sentis. Des stratagèmes mis en place pour nous discréditer devant les plus haut placé·es, ou simplement jubiler en voyant le poids de leurs remarques peser sur nos épaules. Si conseiller de "passer au-dessus" et de continuer son chemin en se convainquant qu'il ne s'agit que du boulot reste tentant, on ne sait que trop bien que ces situations n'ont rien de facile - et peuvent clairement empiéter sur le perso.
Le pire - parce que oui, il existe une hiérarchisation sournoise des comportements vicieux entre collègues - c'est lorsque la méchanceté apparaît en dent de scie. Lorsque l'instigateur ou l'instigatrice manie le jeu des montagnes russes d'une main de maître. Un jour on a l'impression qu'il ou elle est de notre côté, puis on tombe de haut en découvrant ses réelles intentions. Ascenseur émotionnel et perte de confiance en l'autre - et surtout en nous - qui se traduisent par un comportement humain mais tout bonnement illogique : celui de vouloir à tout prix s'attirer les bonnes faveurs du bourreau. La solution ? Prendre les bonnes armes pour répliquer.
Alors bien sûr, on ne vous dit pas non plus de rentrer dans le jeu de la vipère. L'important étant de s'en tirer indemne autant psychologiquement que d'un point de vue carrière. Ce n'est plus la cour de récré et si certain·es semblent prendre l'open space pour une marelle, mieux vaut ne pas leur emboîter le pas. On vous explique comment, en 4 points dictés par Bob Sutton, auteur, professeur en science du management et expert en la matière.
1- Évitez-les physiquement
On ne parle pas de raser les murs dès qu'on croise l'intéressé·e, mais de s'organiser si possible pour ne pas avoir de rapport direct avec, voire de changer stratégiquement sa place de bureau. Robert I. Sutton, auteur du bien intitulé The Asshole Survival Guide - How To Deal With People Who Treat You Like Dirt, explique que c'est justement en ne voyant plus quelqu'un directement tous les jours qu'on commence à nouveau à respirer, et à reprendre de l'assurance face aux abus. Le seul problème : lorsqu'il s'agit d'une personne avec qui on collabore au quotidien, et qu'on ne pourra évidemment pas ignorer. Dans ce cas, on passe à l'étape 2.
2- Répondez à l'opposé
Utiliser l'agressivité passive : leur botte secrète pour vous faire sentir plus bas que terre. Et généralement, cela suscite en vous l'envie de trouver la répartie idéale pour leur renvoyer leur commentaire cinglant à la figure. Pas de bol, vous excellez peu dans le domaine. Vous avez ce qu'on appelle communément (ou chez nous, du moins) "l'esprit d'escalier", ou la manie de trouver la réplique parfaite dix minutes après l'altercation. Quand vous vous situez dans l'escalier, plus précisément, en train de ruminer avec ardeur ce qui vient de se passer.
Heureusement pour vous, il existe une technique bien plus efficace que la bonne vieille "oeil pour oeil, dent pour dent", et il s'agit, selon l'expert, de répondre avec un ton à l'exact opposé de celui employé par l'agresseur. D'être au contraire beaucoup plus souriante, gentille, et calme qu'il ou elle l'a été. "Cela change le rythme d'échange, et vous rend moins vulnérable face à leur méchanceté", assure-t-il. Ce qui ne vous empêchera pas non plus de pousser un cri de frustration/colère/agacement dès qu'ils auront le dos tourné.
3- Faites-vous des allié·es
Plus vous serez isolée, plus vous serez une cible facile. Comme dans le royaume animal, les hyènes repèrent les bisons esseulés. Loin de nous l'idée de vous comparer à un mammifère à barbe, mais vous aurez saisi le topo. Entourez-vous de collègues de confiance auprès desquel·les vous réussirez à vous livrer sans crainte. Une sorte de bande de soutien qui pourra aussi attester des comportements malsains dirigés vers votre personne. Un écrin de confort et de bien-être qui vous rendra également plus forte face aux attaques.
4- Notez tout
Dans l'optique où vous aimeriez riposter (que vous impliquiez la justice ou non), il est important de monter un "dossier" solide. Notez les phrases, critiques, commentaires, comportements que vous remarquez depuis qu'il ou elle vous a prise en grippe, et ajoutez les dates exactes de chaque situation. Les écrire vous permettra d'une part de décharger votre frustration et les sentiments confus - mais bel et bien valides - qui découlent de cette relation toxique, et d'autre part de vous sentir plus forte de ce coup d'avance.
Quelle qu'en soit la cause, l'important reste de ne pas se laisser faire par ces collègues impitoyables qui entachent le quotidien. Et surtout de savoir que malgré ce qu'ils essaient tant bien que mal de vous faire comprendre, ce sont elles et eux qui ne sont pas assez compétent·es pour mener leur carrière sans dommages collatéraux (aka, votre santé mentale).
Terrafemina