Cabines téléphoniques: une situation très variable dans le monde

  21 Décembre 2017    Lu: 775
Cabines téléphoniques: une situation très variable dans le monde
Star des rues jusqu’au tournant du siècle, la cabine téléphonique disparaît peu à peu du paysage urbain de la majorité des pays développés. Pourtant, le choix de la mettre définitivement au rebut n’est pas retenu partout.
En, Allemagne

L’opérateur historique Deutsche Telekom, responsable de l’administration et de la maintenance de la plupart des cabines téléphoniques en Allemagne, recense en octobre 2017 un peu plus de 20 000 postes téléphoniques publics. En 2004, il y en avait encore plus de 100 000.

La plupart de ces postes de téléphones publics se trouvent dans les gares allemandes, en vertu de la loi sur les télécoms, qui oblige Deutsche Telekom à fournir une «fourniture basique de téléphonie publique». C’est à l’opérateur d’évaluer ce qu’il définit comme «basique».

Par ailleurs, il existe un très visuel cimetière de milliers de vieilles cabines à Potsdam. Elles peuvent être rachetées par des particuliers: il faut compter entre 350 euros pour les basiques rouges et 450 euros pour les jaunes, les plus mythiques.

Au Japon

Plus de cent ans après l’installation des premiers téléphones publics dans les gares de Shimbashi et Ueno, à Tokyo, le Japon, qui a possédé jusqu’à 935 000 cabines téléphoniques en 1984, en compte toujours plus de 161 300 dans l’ensemble de l’archipel.

Installées dans des lieux publics, gares, arrêts de bus ou magasins de proximité, elles répondent à l’obligation faite au gouvernement de maintenir un outil de communication sécurisé pour tous.

Si leur entretien représente un coût important pour l’opérateur, les cabines jouent toujours un rôle réel dans le pays du tout-numérique, notamment lors des tremblements de terre. En mars 2011, lors du tremblement de terre suivi du tsunami qui a touché le nord de Honshu, la principale île du pays, les réseaux mobiles saturés ne permettaient pas aux sinistrés de rassurer leurs familles. À l’inverse, les téléphones publics, considérés comme prioritaires, ne peuvent subir de limitation de leur connectivité.

En plus de ces téléphones publics, le Japon compte 61 800 téléphones spéciaux, qui ne peuvent être utilisés qu’en cas de catastrophe. Ils sont installés dans les lieux publics identifiés comme centres d’évacuation potentiels.

Aux États-Unis

Premier pays à avoir mis en place un réseau téléphonique, les États-Unis sont également les premiers à avoir installé des téléphones publics, dès 1880 dans le Connecticut. Publics dans l’usage mais privés dans leur gestion, puisque l’opérateur AT&T en avait la charge jusqu’en 1984, avant de perdre son monopole.

Au début du XXe siècle, 81 000 téléphones publics existaient dans le pays. Leur nombre augmentera régulièrement jusqu’à atteindre son pic en 1995, avec 2,6 millions de COCOT (customer-owned coin-operated telephones, téléphones à pièces) sur l’ensemble du territoire, il y en avait encore 2 millions au début des années 2000. Mais depuis, la décroissance est rapide puisqu’en 2012, seuls 230 000 COCOT étaient encore en service.

AT&T a abandonné ce marché courant 2007, suivi par Verizon en 2011. Les téléphones publics ne sont plus, désormais, gérés que par des opérateurs régionaux.

En Italie

À la suite d’une décision de l’autorité de tutelle des communications, l’Italie a procédé entre 2010 et 2016 à la suppression de ses quelque 130 000 cabines téléphoniques publiques, au rythme d’environ 30 000 par an.

Plus de 19 300 cabines publiques de rue ont cependant été conservées, en particulier dans les zones pas ou mal couvertes par les réseaux mobiles. S’y ajoutent des cabines conservées dans les écoles, hôpitaux et casernes du pays.

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