Durant la grossesse, le corps de la femme n`est pas le seul à changer. Le cerveau subit également des évolutions. Une étude menée par des chercheurs espagnols et danois et publiée ce lundi dans la revue Nature neuroscience, montre que la grossesse modifie la taille et la structure de la substance grise. Ces changements observés auraient des répercussions sur l`attachement de la mère à son enfant.
Des changements visibles au moins deux ans
Pour parvenir à ces conclusions, les scientifiques ont réalisé des scanners cérébraux de 25 femmes avant et après la grossesse. Ces clichés ont été comparés à ceux de 20 femmes « témoins ». 36 hommes, dont la moitié de jeunes pères de famille, ont également passé l`examen. Les chercheurs ont alors constaté une diminution de la matière grise dans certaines régions du cerveau des jeunes mères.
Ces modifications cérébrales restent visibles pendant au moins deux ans. « Les changements étaient si prononcés qu`un algorithme a automatiquement identifié les femmes de notre échantillon qui avaient été enceintes récemment, et celles qui ne l`avaient pas été » précise Elseline Hoekzema, chercheuse de l`université de Leiden aux Pays-Bas, qui a mené l`étude à Barcelone.
Optimisation des connexions neuronales
Cette perte de substance n`entame pas les capacités cérébrales. « Nous ne voulons surtout pas faire passer le message que la grossesse fait perdre une partie du cerveau, car nous ne pensons pas que ce soit le cas », souligne la co-auteure de l`étude dans le New York Times. « La grossesse peut aider le cerveau d`une femme à se spécialiser, à développer cette capacité d`une mère à savoir de quoi son enfant a besoin, à reconnaître des menaces ou à développer le lien établi entre eux. »
La réduction de matière grise se traduirait au contraire par une optimisation des connexions neuronales. Les modifications remarquées se produisent dans la zone du cerveau associée à la cognition sociale. Ces changements seraient comparables à ceux observés durant l`adolescence, quand les bouleversements hormonaux se répercutent sur les connexions neuronales.
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