Les dernières Perspectives de l'économie mondiale du FMI laissent la prévision de progression du produit intérieur brut (PIB) mondial en 2024 inchangée par rapport aux 3,2% prévus en juillet.
Ces prévisions reflètent l'atonie de la croissance économique mondiale à un moment où les dirigeants financiers du monde entier se trouvent à Washington pour les réunions du FMI et de la Banque mondiale cette semaine.
La croissance mondiale devrait ressortir à 3,2% en 2025, contre 3,3% prévu en juillet, tandis que la croissance à moyen terme devrait s'atténuer à un niveau "médiocre" de 3,1% dans cinq ans, bien en-deçà de sa tendance d'avant la pandémie, montre le rapport.
L'économiste en chef du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas, a toutefois déclaré que les États-Unis, l'Inde et le Brésil faisaient preuve de résilience et qu'ils avaient réussi un "atterrissage en douceur" avec un ralentissement de l'inflation sans pertes massives d'emplois.
"Il semble que la bataille mondiale contre l'inflation a été largement gagnée, même si les pressions sur les prix persistent dans certains pays", dit Pierre-Olivier Gourinchas dans une note de blog publiée mardi.
Il a déclaré à Reuters dans une interview qu'il existe néanmois un risque que la politique monétaire devienne "mécaniquement" trop stricte sans baisse des taux d'intérêt dans certains pays à mesure que l'inflation diminue, pesant sur la croissance et l'emploi.
"À l'heure actuelle, notre évaluation de la politique monétaire dans la plupart des pays porte sur la position que nous souhaitons voir se maintenir, mais si l'inflation continue de baisser, les banques centrales doivent commencer à prêter attention à ce qui se passe du côté de l'activité", a-t-il averti.
UNE CONSOMMATION SOLIDE
Le FMI a relevé de 2,6% à 2,8% sa prévisions de croissance pour l'économie américaine en 2024, principalement en raison d'une consommation plus forte que prévu, soutenue par la hausse des salaires et les prix des actifs.
L'institution a également relevé ses prévisions de croissance du PIB des Etats-Unis pour 2025 à 2,2%, contre 1,9% prévu en juillet, ce qui retarde légèrement le retour à la croissance tendancielle.
Au Brésil, le FMI dit désormais s'attendre à une croissance de 3% en 2024, une révision à la hausse de 0,9 point de pourcentage par rapport à l'estimation précédemment annoncée, grâce également à la vigueur de la consommation privée et des investissements.
Le FMI a en outre réduit le taux croissance attendue en Chine en 2024 de 5% à 4,8%, la faiblesse persistante du secteur immobilier et de la confiance des consommateurs pesant plus que la hausse des exportations nettes.
En revanche, les prévisions de croissance pour le géant asiatique en 2025 restent inchangées à 4,5%, mais elles ne tiennent pas compte de l'impact des plans de relance budgétaire récemment annoncés par Pékin, qui restent encore largement à définir.
L'Allemagne, première économie de la zone euro, enregistrera une croissance nulle cette année, contre une hausse de 0,2% dans l'estimation précédente, en raison des difficultés persistantes de son secteur manufacturier, montre le rapport.
Cette révision à la baisse a contribué à un léger abaissement de la croissance attendue pour la zone euro en 2024 de 0,9% à 0,8% et de 1,5 % à 1,2 % en 2025, malgré la hausse de de 0,5 point de l'estimation de croissance pour l'Espagne à 2,9%.
Les perspectives de croissance du PIB français cette année ont été également relevées de 0,9% à 1,1%, montre le rapport.
Le FMI est désormais plus optimiste pour le Royaume-Uni qu'en juillet, puisqu'il prévoit une croissance du PIB de 1,1% en 2024, contre 0,7% auparavant, la baisse de l'inflation et des taux d'intérêt devant stimuler la demande des consommateurs. (Reuters)