Pete Hegseth a atterri tard dans la nuit à l'aéroport de Panama Pacifico, selon des journalistes de l'AFP sur place. Au cours de son séjour, il doit rencontrer le président José Raúl Mulino, visiter le canal de Panama et participer à une Conférence sur la sécurité en Amérique centrale.
Avant même de prendre ses fonctions le 20 janvier, Donald Trump avait fait monter la pression sur le Panama, menaçant de «reprendre» le canal construit par les États-Unis, inauguré en 1914 et resté sous souveraineté américaine jusqu'en 1999. Le Panama avait récupéré le canal cette année-là, en vertu d'un accord conclu en 1977 avec le président Jimmy Carter.
Les États-Unis et la Chine sont les deux principaux utilisateurs du canal, par lequel transite 5% du commerce maritime mondial. Le géant hongkongais CK Hutchison a récemment conclu un accord de principe sur la vente des deux ports qu'il contrôle à un consortium américain. Mais une enquête du régulateur du marché chinois en cours n'a pas permis de sceller la transaction. Quelques heures avant l'arrivée du ministre américain, les autorités panaméennes ont dévoilé les conclusions d'un audit affirmant que CK Hutchison a violé le contrat de concession attribué en 1997 à sa filiale Panama Ports Company, et renouvelé pour 25 ans en 2021. Entre autres «cas de non-respect», le Panama n'a pas perçu 1,2 milliard de dollars dû par Panama Ports Company pour ses opérations dans les ports de Balboa (côté Pacifique) et Cristobal (côté Atlantique), a déclaré le contrôleur général Anel Flores lors d'une conférence de presse.
Le fait que ce rapport ait été dévoilé juste avant la visite de Pete Hegseth est une simple coïncidence, a assuré M. Flores, selon qui la publication «est une action autonome du Panama». Mais certains analystes prédisent que l'audit servira de prétexte au Panama pour retirer plus facilement la concession à CK Hutchison afin de plaire à Washington. «Personne n'a été surpris que l'audit révèle des irrégularités présumées, car l'idée était de disposer d'une justification juridique suffisamment solide pour annuler la concession», a déclaré à l'AFP Euclides Tapia, professeur panaméen de relations internationales.
afp