Présidentielle Fifa: l`UEFA lâche Platini

  27 Octobre 2015    Lu: 619
Présidentielle Fifa: l`UEFA lâche Platini
La candidature à la présidence de la Fifa de Michel Platini, suspendu 90 jours, a reçu un coup sans doute fatal lundi avec l`annonce de l`entrée en lice de son bras droit à l`UEFA Gianni Infantino, signe que le camp européen a lâché son président.

A quelques heures de la date-butoir pour le dépôt des dossiers à la Fédération internationale, lundi à minuit, huit candidats sont en lice pour succéder au président démissionnaire Joseph Blatter: le Suisse Infantino, le cheikh bahreini Salman -qui semblent désormais les deux favoris-, Platini (toujours suspendu par la Fifa), le Sud-Africain Tokyo Sexwale, le prince jordanien Ali, le Français Jérôme Champagne, le Libérien Musa Bility et le Trinitéen David Nakhid.

Avec l`annonce suprise de la candidature d`Infantino, l`Europe a fini par sortir son plan B pour l`élection du 26 février. Et c`est une mauvaise nouvelle pour Platini, le patron de l`instance européenne.

En actionnant une candidature alternative à celle du Français, l`UEFA a clairement signifié le peu de crédit qu`elle accorde désormais aux chances de l`ex-capitaine de l`équipe de France de mener la bataille jusqu`au bout.

Platini pensait avoir un boulevard pour accéder à la fonction suprême mais sa mise à l`écart à titre conservatoire par la commission d`éthique de la Fifa en raison d`un versement controversé de 1,8 millions d`euros de la part de Joseph Blatter en 2011, a rebattu toutes les cartes.

Preuve de l`isolement de Platini, le communiqué de soutien du Comité exécutif de l`UEFA (le gouvernement du foot européen) à son secrétaire général Gianni Infantino ne mentionne même pas le nom du Français.

"Nous sommes ravis que Gianni se présente", a précisé la Confédération européenne.

- "La vérité d`aujourd`hui en politique..." -

Le 15 octobre, l`UEFA avait pourtant appuyé Platini, son président dans la tourmente. Mais cette unanimité de façade avait vite commencé à se lézarder: la Fédération anglaise avait retiré dès le lendemain son appui au Français.

Etape supplémentaire dans la mise à l`écart de Platini, la Fifa avait ensuite décidé le 20 octobre d`attendre la fin de la suspension de l`ancien triple Ballon d`Or pour examiner sa candidature. Dans l`impossibilité de faire campagne en raison de sa sanction, Platini était ainsi placé de facto en dehors du scrutin. La candidature d`Infantino ne fait qu`acter la mise hors-jeu du Français.

Dans l`entourage de ce dernier, la pilule a du mal à passer et on se dit "surpris" que l`UEFA ait ignoré le nom de son président dans son communiqué. "Michel Platini avait nommé comme bras droit à l`UEFA un manager, il se trouve que ce manager fait beaucoup de politique", a affirmé cette source à l`AFP.

Selon le camp Platini, Infantino a assuré "oralement" devant le comité exécutif de l`UEFA lundi qu`il se retirerait si Michel Platini était finalement blanchi. Mais le clan du Français se montre très sceptique: "La vérité d`aujourd`hui en politique n`est pas celle du lendemain".
Selon des sources proches du dossier, Infantino a pris le pouls de plusieurs fédérations non-européennes, notamment asiatiques, avant de se lancer dans la course. Cet avocat italo-suisse marche donc allègrement dans les plates-bandes de son président, qui pouvait initialement s`enorgueillir d`avoir le soutien de quatre Confédérations sur six (Europe, Asie, Amérique du Sud, Concacaf).

- Huit candidats -

Le Français avait vu de toutes façons ses plans voler totalement en éclats ces dernières heures avec l`entrée en lice d`un véritable poids lourd, le cheikh Salman ben Ibrahim Al-Khalifa, membre de la famille royale du Bahrein et tout-puissant patron du continent asiatique (AFC), qui s`était initialement rangé derrière lui.

La sanction de Platini a visiblement ouvert une énorme brèche pour l`élection présidentielle: le nombre de huit candidats est inhabituellement élevé pour un scrutin dans lequel le président sortant Joseph Blatter avait d`ordinaire peu d`adversaires.
Outre Infantino et le cheikh Salman, Tokyo Sexwale, ancien compagnon de prison de Nelson Mandela, semble avoir des atouts, surtout hors du monde du football. Le Sud-Africain, auréolé de son combat anti-apartheid, jouit d`une réelle image d`intégrité, ce qui n`est pas rien pour une instance minée par les affaires de corruption.

Les autres postulants, le prince Ali, Champagne (ex-secrétaire général adjoint de la Fifa), Nakhid (ex-capitaine de la sélection de Trinité-et-Tobago) et Bility (président de la Fédération libérienne) ne pèsent pas assez politiquement dans la planète football pour espérer grand-chose.

Pour ne rien arranger aux malheurs de Platini, l`un de ses deux appels contre sa suspension, celui en référé sur la forme -pas le plus important donc- a été rejeté, ont indiqué lundi ses avocats. La commission des recours de la Fifa doit encore statuer sur cette question sur le fond.

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