« Je demande aux autorités algériennes de renoncer à ces mesures d’expulsion sans lien avec la procédure judiciaire en cours », a dit Jean-Noël Barrot dans une déclaration écrite transmise à des journalistes. « Si la décision de renvoyer nos agents était maintenue, nous n’aurons d’autre choix que d’y répondre immédiatement », a-t-il ajouté.
Parmi les agents qu’Alger souhaite expulser, certains d’entre eux sont fonctionnaires du ministère de l’Intérieur, a précisé une source diplomatique auprès de l’Agence France-Presse. Et ce, alors que le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, - partisan d’une ligne dure contre Alger -, est en visite au Maroc lundi.
Arrestation d’un agent consulaire algérien
Cette admonestation du régime algérien intervient après le placement en détention en France, samedi, d’un de ses agents consulaires, soupçonné d’implication dans l’enlèvement, à la fin d’avril 2024 sur le sol français de l’influenceur algérien Amir Boukhors. « Ce nouveau développement inadmissible et inqualifiable causera un grand dommage aux relations algéro-françaises », avait prévenu le ministère des affaires étrangères algérien dans un communiqué, promettant de ne pas « laisser cette situation sans conséquences ».
Trois hommes, dont cet agent consulaire, ont été mis en examen vendredi à Paris pour arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie de libération avant le septième jour, en relation avec une entreprise terroriste, selon le parquet national antiterroriste (Pnat) français.
Ce nouvel épisode de tension contraste avec l’annonce, la semaine dernière par le ministre des affaires étrangères français, d’« une nouvelle phase » pour les relations entre Paris et Alger, à l’issue d’un entretien avec son homologue Ahmed Attaf et surtout avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune. Le président français Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune avaient acté quelques jours auparavant la fin d’une crise d’une intensité rare, qui avait conduit les deux pays au bord de la rupture diplomatique.
afp