Des chercheurs de l’université de Californie à San Diego ont développé une nouvelle technique pour identifier le cancer en analysant les modèles d'ADN microbien, bactérien et viral, présents dans le sang. L'étude a été publiée dans la revue Nature.
Les scientifiques ont analysé 18.116 échantillons de tumeurs représentant 10.481 patients avec 33 types de cancer différents et ont découvert des signatures microbiennes distinctes, associées à des types de cancer spécifiques. Certains de ces schémas étaient déjà connus, comme l'association entre le papillomavirus humain (HPV) et les cancers du col de l'utérus, de la tête et du cou, et le lien entre des Fusobacterium et les cancers gastro-intestinaux. Mais l'équipe a également identifié des signatures microbiennes jusqu’ici inconnues. Ainsi, la présence d'espèces de Faecalibacterium était associée au cancer du côlon.
Par ailleurs, les scientifiques ont analysé des échantillons de plasma du sang de 59 patients consentants atteints d'un cancer de la prostate, 25 d'un cancer du poumon et 16 de mélanome. Sur la base de leur nouvel outil, ils ont développé une lecture des signatures microbiennes pour chaque échantillon de patients cancéreux et les ont comparés aux échantillons de plasma de 69 volontaires en bonne santé.
Les modèles d'apprentissage automatique ont permis de distinguer les personnes atteintes de cancer de celles qui n'en avaient pas. Ainsi, la précision d’identification du cancer du poumon était de 86% et celle d’une personne sans maladie pulmonaire de 100%. En outre, les modèles pouvaient correctement distinguer une personne atteinte d'un cancer de la prostate d’une autre souffrant d'un cancer du poumon avec une précision de 81%.
Méthode prometteuse
La biopsie liquide semble être une alternative aux biopsies traditionnelles qui sont souvent difficiles à réaliser, surtout chez des patients fragiles ou âgés, ou lorsque la tumeur est difficile à atteindre. Autant de problèmes qui pourraient disparaître avec la biopsie liquide.
Aujourd’hui, les médecins s'appuient essentiellement sur la biopsie de la tumeur pour diagnostiquer un cancer, mais l'opération même (chirurgicale, radiologique, endoscopique ou autre) de prélèvement d’un échantillon de tumeur pour l'analyser peut être invasive et douloureuse.
Des recherches en ce sens sont effectuées depuis plusieurs années avec des résultats encourageants, laissant espérer que les prélèvements de tissu tumoral seraient remplacés par une simple prise de sang.
Sputnik
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