Le Grand Prix de Bakou, vitrine de l’Azerbaïdjan

  08 Février 2016    Lu: 880
Le Grand Prix de Bakou, vitrine de l’Azerbaïdjan
L’Azerbaïdjan est en train de se faire une place dans l’organisation de compétitions sportives.

Le 19 juin 2016, les amateurs de sport automobile auront les yeux rivés sur Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, qui accueillera pour la première fois un Grand Prix de Formule 1. Pour faire honneur à ces visiteurs d’un jour, le pays de 10 millions d’habitants est déterminé à offrir un spectacle digne de sa réputation de « Terre de feu » : un circuit de 6 km en centre-ville avec 6 virages à angle droit et une immense ligne droite de 2,2 km le long de la Mer Caspienne. De quoi régaler les pilotes et les spectateurs.

Dessiné par l’architecte allemand Hermann Tilke, qui a signé la plupart des circuits modernes de Formule 1 – dont le tracé urbain de Singapour –, ce « Monaco du Caucase », alternant pointes de vitesse et passages techniques, devrait ravir pilotes comme spectateurs. À l’heure où les ouvriers s’activent déjà sur le chantier de Bakou, l’État azéri peut raisonnablement espérer des retombées médiatiques et économiques à la hauteur des centaines de millions de dollars investis dans l’opération.

Bakou a organisé les premiers Jeux européens de l’histoire

Loin d’en être à son coup d’essai, Bakou a déjà accueilli plusieurs courses automobiles dans son centre-ville : le Baku City Challenge en 2012, suivi du Baku World Challenge en 2013 et en 2014. Et depuis, les événements sportifs s’y bousculent. Après les championnats d’Europe de gymnastique rythmique et les Mondiaux cadets de taekwondo en 2014, la métropole de plus de 2 millions d’habitants a organisé, du 12 au 28 juin 2015, les premiers Jeux européens de l’histoire.

Malgré le scepticisme de certaines fédérations, cette compétition, réunissant 20 sports différents, a rencontré un réel succès sportif, avec la participation de 6 000 athlètes, dont 250 Français et 150 médaillés olympiques, représentant 49 nations. Côté organisation, la réussite a été unanimement saluée grâce à la présence au sein du staff de cadres des JO de Londres 2012, ainsi qu’à un budget faramineux, estimé entre 5 et 10 milliards d’euros.

Doté d’insolentes ressources en hydrocarbures, l’Azerbaïdjan investit aussi massivement dans le football, ce qui lui vaut régulièrement la comparaison avec le Qatar. Partenaire majeur de l’Euro 2016, le pays caucasien sponsorise également l’Atletico Madric et le FC Porto, sans oublier le RC Lens, racheté en 2013 par le milliardaire azéri Hafiz Mammadov. Et en 2020, il accueillera pas moins de 4 matches de l’Euro, dont un quart de finale.

L’Azerbaïdjan veut voir plus haut

Forcément, la montée en puissance de l’Azerbaïdjan dans le sport laisse peu de place aux doutes sur ses ambitions olympiques. Après l’échec de deux candidatures aux Jeux de 2016 et 2020, Bakou affiche à présent une expérience et un savoir-faire reconnus dans l’organisation de grands événements multisports, qui en font un candidat sérieux en vue d’une nouvelle tentative. Si l’édition de 2024 n’est plus d’actualité, celle de 2028 est certainement à l’étude…

Seule ombre au tableau : l’Azerbaïdjan essuie régulièrement des critiques de certaines ONG sur le non-respect des droits de l’Homme et de la liberté d’expression. Accusé d’utiliser le sport pour redorer son blason et améliorer ses relations diplomatiques, le pays à majorité musulmane montre pourtant des signes tangibles d’ouverture au monde à travers la cohabitation pacifique de ses nombreuses communautés : sunnites, chiites, juives, catholiques, protestantes et orthodoxes.

Présidée depuis 2003 par Ilham Aliyev, la République d’Azerbaïdjan demeure, de fait, l’un des seuls États laïcs du monde musulman avec la Turquie, comme le prévoit sa constitution. Point de passage historique sur la Route de la soie, elle est encore imprégnée de cette influence multiculturelle et partage d’ailleurs d’étroits liens d’amitié avec Israël. Pas étonnant, donc, que l’esprit sportif et les valeurs de l’olympisme y aient trouvé leur place.

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