Vivre sur Mars affecterait sérieusement votre sommeil

  05 Février 2016    Lu: 823
Vivre sur Mars affecterait sérieusement votre sommeil
Absence d’oxygène et d’eau potable, radiations solaire… les futurs pionniers devront surmonter de nombreux obstacles avant de coloniser Mars.
Et voilà que les scientifiques en rajoutent une couche: la planète rouge perturberait fortement nos horloges biologiques.

Une journée martienne – ce que les scientifiques appellent le temps solaire – dure 37 minutes de plus que sur Terre. Cela signifie que nos rythmes circadiens ne s’accordent pas avec sa vitesse de rotation.

Une équipe de scientifiques européens a récemment démontré en quoi cela pourrait poser problème. Leurs travaux suggèrent qu’il est important d’avoir une horloge interne en phase avec la rotation de la planète.

"Si nous envoyons un jour des astronautes sur la planète rouge, je pense que nous aurons des problèmes de rythme circadien", déclare le docteur Andrew Loudon, biologiste à l’Université de Manchester, l’un des auteurs de cette étude. "Les personnes qui ont une horloge anormalement lente s’adapteront le plus facilement.”

Les rythmes circadiens régulent les cycles de repos et d’éveil du corps humain, par période d’environ 24 heures, alternant les phases d’obscurité et de lumière. Ces rythmes naturels – qui jouent un rôle dans certaines fonctions biologiques, dont l’activité cérébrale et la production d’hormones – peuvent être perturbés par des phénomènes comme le jet lag ou le travail de nuit.

Une expérience sur des souris

Pour cette étude, les chercheurs ont comparé des souris dont l’horloge interne fonctionnait normalement avec d’autres, porteuses d’une mutation génétique qui raccourcissait de quatre heures leur rythme circadien. Ils ont réuni toutes les souris dans des enclos en plein air, avec de la nourriture à volonté, et observé comment la population évoluait sur une période de quatorze mois. De génération en génération, ils se sont aperçu que les souris dont le cycle était de 24 h étaient plus nombreuses que les autres.

En d’autres termes, les souris dont l’horloge interne fonctionnait correctement avaient plus de chance de survivre et de se reproduire que les autres.

Ces résultats vont dans le sens d’autres études menées sur le sujet, qui ont établi un lien entre travail de nuit et risque accru de stérilité et de maladie, dont le diabète, le cancer et les troubles cardiovasculaires.

"Notre étude est la première à analyser les conséquences sur le long terme (un an et plus) des rythmes circadiens anormaux chez l’animal dans un environnement extérieur", nous écrit le Dr Loudon. "Les gens qui travaillent par roulement sont exposés à des phases d’éclairage anormalement longues, ce qui augmente les risques de développer certaines pathologies, comme le diabète non insulinodépendant."

Problème pour les lêve-tôt

Quel rapport avec les voyages intersidéraux? Puisque les jours sont plus longs sur Mars que sur Terre, les personnes dont le rythme circadien est plus court pourraient avoir des problèmes de santé en tentant de s’adapter à une autre vitesse de rotation.

“Cette vitesse de rotation entre peut-être dans les limites des horloges internes de certaines personnes, mais pour les gens qui ont des rythmes plus courts, notamment ceux qui se lèvent très tôt le matin, les problèmes sur le long terme seront potentiellement difficiles à résoudre. Ce qui les empêchera peut-être de participer aux missions de la NASA pour coloniser Mars."

Malheureusement, le corps humain a peu de chance de s’adapter à ces nouvelles conditions ou d’"apprendre" à ralentir son rythme circadien. Comme l’explique notre spécialiste, "l’apprentissage n’est pas une option réaliste".

Désolé pour ceux qui sont du matin. La NASA ne voudra peut-être pas de vous pour la prochaine mission vers Mars.

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