Canal+ a diffusé pour la première fois le documentaire de Moreira lundi 1er février. La veille de sa sortie sur les écrans télévisés, l`ambassade ukrainienne en France a demandé à Canal + d`annuler la diffusion, le film étant accusé d’"offrir aux spectateurs une fausse vision de la situation en Ukraine".
L`auteur du documentaire en est arrivé à la conclusion que l`extrême droite était la principale force motrice des événements révolutionnaires en Ukraine. Des groupes nationalistes armés, à l`instar du Pravy sektor, interdit en Russie, ont profité de l`instabilité politique et de l`effervescence dans le pays pour dicter leur conditions aux autorités, affirme l`auteur du film.
Paul Moreira a également souligné le rôle des Etats-Unis dans l`organisation des troubles en Ukraine. En qualité de preuve indirectes, l`auteur du film a cité les visites à Kiev du vice-président américain Joseph Biden, du sénateur John McCain, de l`ex-directeur de la CIA David Petraeus et de la sous-secrétaire du Département d`Etat américaine Victoria Nuland.
"Les nouvelles autorités à Kiev ont fait un revirement politique complet, se tournant vers les Etats-Unis. Toutefois, au total, on a l`impression que l`Ukraine est devenue un simple pion dans le jeu géopolitique lancé par les Etats-Unis contre la Russie", affirme le documentaire.
La presse occidentale s`est montrée mi-figue, mi-raisin face au film. Par exemple, le quotidien français Le Monde a jugé qu`" au lieu de faire tomber les masques, le documentariste chausse des lunettes déformantes", amalgamant nationalisme, extrême droite et néonazisme.
L`enquête menée par le journaliste, qui allait selon lui "à l`encontre de la narration communément admise", a rencontré une opposition violente de la part de certains journalistes ainsi que du côté de la partie ukrainienne.
"En France, certaines personnes qui sont des soutiens de l’Ukraine se réveillent par rapport à ce type de documentaire, car ils ont l’impression qu’on ne parle plus du tout de l’Ukraine depuis quelque temps. Et quand on a la possibilité d’entendre parler de l’Ukraine pendant une heure, c’est plutôt un document assez critique des développements post-Maïdan. Il attire l’attention sur des points que les pro-ukrainiens souhaiteraient éviter de montrer", a commenté pour Sputnik Florent Parmentier, docteur en Science politique et enseignant et responsable de programmes au Master Affaires Publiques de Sciences Po.
elon lui, la crise ukrainienne est dernièrement passée au second plan des préoccupations.
"Qu’est-ce qui peut expliquer ce désintérêt (concernant le conflit ukrainien, ndlr)? D’abord la guerre est beaucoup moins couverte avec les accords de Minsk, on sent qu’on a dédramatisé cette question ukrainienne. Et deuxième chose, dans un public français marqué par le 13 novembre (attentats de Paris, ndlr), la Russie est perçue différemment. La presse n’a plus tout à fait le même discours concernant la Russie", estime-t-il.
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