Deux pommes par jour pour éloigner le médecin pour toujours

  19 Décembre 2019    Lu: 689
Deux pommes par jour pour éloigner le médecin pour toujours

Des chercheurs ont testé l'effet thérapeutique de la consommation de deux pommes par jour sur les paramètres cardiométaboliques chez des adultes avec un taux de cholestérol jugé trop élevé. 

Une pomme par jour éloigne le médecin pour toujours énonce le célèbre dicton. Des scientifiques ont testé, plus ou moins, cette hypothèse sur des adultes avec un taux de transporteurs du cholestérol modérément élevé et ont mesuré leurs paramètres cardiométaboliques. Leur article est publié dans la revue The American Journal Of Clinical Nutrition. 

Deux pommes par jour : que dit l'étude ?

Les chercheurs partent de plusieurs postulats dans la conduite de leur expérience. Tout d'abord, il est connu que la pomme est un fruit riche en composés bio actifs tels que les polyphénols et en fibres (comme tous les fruits et légumes). Des évidences antérieures suggéraient notamment un effet de cet aliment sur le taux de lipides sanguins des patients. Selon les expérimentateurs, il manquait la puissance d'essais contrôlés et randomisés pour confirmer cette hypothèse. C'est donc tout naturellement qu'ils ont entrepris de réaliser eux-mêmes un essai clinique randomisé, contrôlé et croisé. Un groupe recevait deux pommes par jour et un autre groupe une boisson isocalorique (nous reviendrons sur cela dans une seconde partie pour montrer pourquoi c'est un problème) pendant huit semaines et puis on inversait les groupes (avec quatre semaines de battement entre l'inversion). Lorsque les sujets consommaient les deux pommes, leurs paramètres sanguins tels que la totalité des transporteurs du cholestérol ainsi que les lipoprotéines de faible densité (LDL ou mauvais cholestérol) étaient plus bas. La fonction endothéliale des microvaisseaux était aussi meilleure. En revanche, aucun effet sur la pression artérielle et les autres marqueurs classiques des maladies cardiovasculaires. 

Les biais de l'étude

L'étude est isolée. Elle ne peut donc pas prétendre nous apprendre réellement quelque chose. Sa puissance statistique est limitée. De même, l'échantillon est assez réduit, ce qui est regrettable. De plus, l'expérience comporte un biais majeur : faute de disposer de pomme « placebo » (un peu compliqué à se procurer, n'est-ce-pas ?) les auteurs ont donc contrôlé l'expérience, comme précisé ci-dessus avec une boisson sucrée isocalorique. Cette méthodologie ne peut revendiquer être une bonne méthodologie en nutrition étant donné que l'aliment est considéré ici dans son aspect le plus réductionniste, c'est-à-dire, comme une vulgaire somme de nutriments. Enfin, tout ce que peut prétendre nous apprendre cette expérience, c'est qu'il vaut mieux manger une pomme entière que du jus de pomme lorsqu'on est atteint d'hypercholestérolémie modérée. Autant dire, pas grand-chose. Un régime méditerranéen reste l'alimentation la plus utile et la plus protectrice contre les maladies cardiovasculaires. 

Julien Hernandez / Futura Sciences


Tags: santé  


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