En ville, la surpopulation d’abeilles menace… les abeilles

  31 Octobre 2019    Lu: 977
En ville, la surpopulation d’abeilles menace… les abeilles

Une étude révèle l’impact négatif de la multiplication des ruches en ville sur la biodiversité.

Ces dernières années, les toits des grandes villes ont assisté à l’arrivée de nouveaux habitants : les abeilles. Celles-ci y ont en effet trouvé un nouveau chez-soi, moins exposées aux pesticides présents dans les milieux ruraux. Tendances et symbole de bien-être des écosystèmes, on resence plus de 1000 ruches sur les toits parisiens (contre 300 en 2013), soit l'équivalent de 10 ruches par kilomètre carré.

Mais l’enthousiasme atour de cet apidé s’avère être une fausse bonne idée… En effet, citée par France Inter, l'étude menée par Isabelle Dajoz, chercheuse en écologie à l’université Diderot, révèle l’effet négatif du trop grand nombre de ruches en ville sur la biodiversité. Un constat qui avait déjà été établi par des chercheurs de l'Université de Cambridge dans une étude parue en janvier 2018 dans la revue Science. Une espèce en est particulièrement responsable car omniprésente : l’abeille domestique (aussi appelé « Apis Mellifera »). Mais pourquoi ? Car c’est tout simplement la meilleure productrice de miel. Une ruche compte jusqu’à 70 000 membres de cette espèce. Ces abeilles récoltent entre 80 et 100 kilogrammes de pollen par an. Ces « stakhanov » de la douceur jaune ont effacé ses autres congénères : les abeilles sauvages. Celles-ci sont beaucoup plus solitaires et limitées dans leur choix de variété de fleurs.

Arrêter l’installation de ruches

L’étude, réalisée sur trois années sur la ville de Paris est alarmante. Elle rend compte de la place prépondérante qu’a prise l’abeille domestique sur la sauvage dans la biodiversité parisienne. Les abeilles domestiques consomment littéralement toutes les ressources florales disponibles, ne laissant presque rien aux abeilles sauvages. Sur les différents espaces floraux analysés, la répartition est la suivante : 50% d’abeilles domestiques contre 26% de sauvages (le reste étant d’autres espèces d’insectes). La solution ? Arrêter l’installation de ruches et même en retirer. Pour retrouver un équilibre dans cet écosystème, il faudrait moins d’une ruche au kilomètre carré.

Cette étude est une véritable avancée en la matière, car peu de chiffres existaient jusque-là sur la question. Les abeilles sauvages sont essentielles, non seulement pour asurer la biodiversité des végétaux mais également pour l’augmentation des rendements agricoles.

Des mesures ont déjà été prises dans plusieurs villes françaises, comme à Besançon et Metz qui ont interdit l’installation de nouvelles ruches sur l’espace public.

Geo.fr


Tags: nature   abeilles  


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