Le reportage, qui sera diffusé lundi soir au programme Panorama, contient des déclarations de la baronne Helena Kennedy, membre travailliste de la Chambre des Lords et avocate, et de la rapporteure spéciale des Nations Unies, Agnès Callamard, qui a mené des investigations sur le meurtre de Khashoggi.
Kennedy a déclaré que "les meurtriers de Khashoggi l'attendaient au bâtiment du consulat saoudien à Istanbul, en étant conscients qu'ils le tueraient et découperaient son corps.
Après avoir écouté les enregistrements audio du meurtre de Khashoggi, Kennedy a ajouté: "Vous pouvez les entendre rire. C'est une affaire effrayante. Ils attendent en sachant que cet homme va entrer et qu'il va être assassiné et coupé en morceaux".
Elle a souligné que "les enregistrements audio qui se trouvent en possession des services de renseignements turcs, dévoilent une conversation entre le consul saoudien et le conseiller à la sécurité au sein du ministère saoudien des Affaires étrangères".
"Ils discutaient d'une mission secrète qu'ils qualifiaient de devoir national, et je n'ai aucun doute que cette mission est méticuleusement planifiée et au plus haut niveau", a-t-elle poursuivi.
Elle a ajouté que l'incident a été orchestré par Maher al-Motrib, l'un des plus proches du Prince héritier saoudien Mohamed Bin Salman.
"Salah al-Toubaiqi a reçu l'ordre de découper le corps de la part d'al-Motrib, et peu avant l'exécution du crime, ils parlaient de Khashoggi et le qualifiaient de "Mouton de l'Aïd, et puis j'ai entendu la voix de Khashoggi qui demandait : "suis-je entrain d'être kidnappé ? Comment cela peut-il arriver dans un consulat?", a martelé Kennedy.
Elle a par ailleurs affirmé que l'ouverture d'une enquête internationale sur le meurtre de Khashoggi est de la responsabilité de la Communauté internationale.
Khashoggi a été assassiné le 2 octobre 2018, au consulat saoudien à Istanbul, où il s'était rendu pour des démarches bureaucratiques avant mariage.
Le Haut-Commissariat des Droits de l’Homme de l’ONU (OHCHR) a publié, en juin dernier un rapport de 101 pages, rédigé par Agnès Callamard, rapporteure spéciale sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires et dans lequel elle tient l’Arabie Saoudite pour "entièrement responsable du meurtre avec préméditation" de Khashoggi.
Le rapport contient également des "preuves sérieuses" nécessitant que des enquêtes soient ouvertes contre des hauts responsables saoudiens, dont le Prince-héritier Ben Salmane. (AA)
