La corruption toujours un fléau en Russie
Chaque année la lutte contre la corruption est présentée comme une priorité. Ainsi en 2016, les élus locaux devraient publier leur fortune dans un registre. Mais un autre projet de loi prévoit de fermer ce registre au public.
Elena Panfilova, vice-présidente de Transparency International, n`est pas étonnée. « Il y a de très bons spécialistes qui savent ce qu`il faut faire pour lutter contre la corruption. Mais il y a surtout beaucoup de déclarations politiciennes, regrette-t-elle. Au cours des vingt dernières années, la corruption est devenue un véritable monstre. Et maintenant, c`est un peu comme le jeu de mikado : si tu enlèves une baguette, toute la construction risque de s`effondrer. Si quelqu`un donne un nom, cette personne-là va donner un nom, etc., etc. Donc tout le monde sait comment il faut lutter contre la corruption, mais tout le monde a peur de cet effet d`avalanche. »
Ces derniers temps, plusieurs affaires d`enrichissement illicite ont agité la blogosphère. Mais aucune n`a fait l`objet d`une enquête.
Les tribunaux ne bougent pas, la population non plus. « Il y a la peur de la répression qui sévit contre les activistes politiques, explique Elena Panfilova. Ensuite, la plupart des gens vivent branchés sur la télévision. Et à la télé, tout va bien. Mais surtout, on n’en est pas encore arrivé au point où la corruption est insupportable. Les gens sont mécontents mais ils ne sont pas prêts à l`action. Cela ne veut pas dire que cela n`arrivera jamais. »
Transparency International accuse aussi les pays étrangers d`accepter l`argent des corrompus.