«Le FBI et la FTC (l'entité qui protège les consommateurs aux Etats-Unis, NDLR) doivent immédiatement évaluer les risques pour la sûreté nationale et la vie privée car des millions d'Américains ont utilisé (FaceApp)», affirme le sénateur Chuck Schumer sur Twitter. Or l'application «est la propriété d'une société basée en Russie et les utilisateurs doivent fournir un accès complet et irrévocable à leurs photos et à leurs données personnelles», ajoute-t-il.
Dans la lettre qu'il a adressée au FBI et à la FTC, le responsable politique estime que «la localisation de FaceApp en Russie soulève des questions sur comment et quand la société fournit les données de citoyens américains à des parties tierces, y compris éventuellement à des gouvernements étrangers». Il n'est pas le seul à s'inquiéter. Selon le Washington Post, le Comité qui chapeaute le Parti démocrate aux Etats-Unis a envoyé un avertissement à toutes les équipes de campagne des candidats à la primaire démocrate pour l'élection présidentielle de 2020 et a appelé tous leurs membres à «effacer l'application immédiatement». FaceApp, développée par l'éditeur russe Wireless Lab et qui existe depuis 2017, propose de télécharger une photo de l'utilisateur et de la modifier à l'aide de filtres, pour ajouter un sourire, se faire vieillir ou rajeunir, modifier son teint.
Elle a soudainement connu un regain de popularité alors que les images de célébrités et d'inconnus avec rides et cheveux blancs se répandaient a toute vitesse sur internet. FaceApp est actuellement l'application gratuite la plus téléchargée sur Google Play, ou elle a séduit plus de 100 millions d'utilisateurs. Les responsables démocrates, dont certains ont été la cible de hackers russes pendant la campagne pour l'élection présidentielle de 2016, sont particulièrement sensibles a toute surveillance possible de la part de Moscou. Le patron de la société russe, Iaroslav Gontcharov, a pour sa part assuré dans une interview au Washington Post que Wireless App n'utilisait pas les photos pour d'autres utilisations que l'application et que la plupart des photos étaient détruites de ses serveurs dans les 48 heures après leur téléchargement. Il a aussi affirmé que si la société était bien basée en Russie, les données des utilisateurs n'y étaient pas transférées.
AFP
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