Le président russe Vladimir Poutine a admis lundi, dans un entretien accordé au quotidien allemand Bild, que les sanctions économiques, décidées et prolongées par les Américains et les Européens en réponse à la crise ukrainienne, constituent un « théâtre de l’absurde ».

« Les dommages les plus importants proviennent de la chute des prix de l’énergie. Au niveau des exportations de pétrole, nous enregistrons un rapport recettes-pertes que nous pouvons partiellement compenser », a précisé le président russe. Malgré tout, l’économie russe se stabilise « petit à petit », a continué Vladimir Poutine qui estime la position russe justifiée : « La réunification de la Crimée avec la Russie est justifiée. Les sanctions occidentales n’ont pas pour but d’aider l’Ukraine, mais d’isoler la Russie géopolitiquement. Elles sont idiotes et ne font que causer des dommages aux deux parties. »Et il ajoute que, en agissant ainsi, il n’a pas été à l’encontre des volontés populaires : « Les frontières et les territoires nationaux ne sont pas aussi importants pour moi que le sort des populations. »

Les États-Unis et l`Union européenne ont imposé des sanctions économiques à Moscou pour son rôle dans le conflit entre forces ukrainiennes et indépendentistes pro-russes. Fin décembre, Bruxelles a décidé de prolonger de six mois ces mesures, arguant que la Russie n`applique pas les accords de paix de Minsk dans leur intégralité. Le Conseil européen avait adopté les premières sanctions économiques le 31 juillet 2014, pour une année.

Les sanctions économiques européennes empêchent notamment les entreprises du secteur de l’énergie, des banques ou de la défense de se financer sur les marchés d’Europe occidentale.

De son côté, Moscou a bloqué le transit des marchandises ukrainiennes via la Russie vers les pays tiers depuis le début de l`année. La Russie a introduit depuis le début de l`année l`embargo alimentaire sur les produits ukrainiens - mesure à laquelle Kiev a riposté. Moscou a exclu cette ex-république soviétique de la zone de libre-échange liant plusieurs pays de l`ex-URSS.

2016 sera-t-elle l`année de l`escalade du conflit UE/Russie ou celle du règlement des différends? C`est le temps qui le dira...

Tags: