Deux biologistes du CNRS à Lyon ont pris des souris au microbiote intestinal (ou flore intestinale) altéré par l'absence du gène MAVS, acteur central de la détection des virus par le système immunitaire.
Et elles se sont rendu compte que ces souris étaient plus sensibles à l'eczéma. Pour confirmer leur résultat, elles ont ensuite transféré ce microbiote altéré chez des souris normales, qui ont elles aussi développé une réaction allergique exacerbée.
"Ce qui nous a étonné dans cette étude, c'est l'action à distance du microbiote intestinal", dans ce cas sur la peau, explique Marie-Cécile Michallet, l'une des autrices de l'étude publiée lundi dans la revue scientifique américaine PNAS.
Ces travaux ouvrent la voie à "de nouvelles pistes thérapeutiques: pourra-t-on prochainement traiter l'eczéma, ou améliorer les traitements actuels, en agissant sur le microbiote ? ", suggère l'étude réalisée par le CNRS, l'Inserm, l'Université Claude Bernard Lyon 1, l'ENS Lyon avec l'Institut Pasteur de Lille et le NIH aux Etats-Unis.
Et l'étude ouvre une autre porte: d'autres maux pourraient être liés à une modification ou une altération dans l'équilibre des micro-organismes présents dans notre tube digestif, sachant qu'outre les gènes, les médicaments ou l'alimentation peuvent modifier notre flore intestinale.
Tags: eczéma