Apple et Amazon en tête de la course aux 1.000 milliards en Bourse

  28 Juillet 2018    Lu: 1273
Apple et Amazon en tête de la course aux 1.000 milliards en Bourse

Qui sera le premier à atteindre le cap des 1.000 milliards de dollars en Bourse? Longtemps seul en tête dans la quête de ce Graal, Apple vient d'être rejoint par Amazon sans que cela n'éveille la crainte d'une nouvelle bulle technologique.

Apple, à 939 milliards de dollars, reste l'entreprise privée la plus chère au monde sur les marchés. Et elle pourrait très bien passer le seuil symbolique après la publication de ses résultats trimestriels mardi.

Mais Amazon est à l'affût: sa capitalisation boursière a grimpé vendredi jusqu'à 917 milliards de dollars, avant de terminer à 882 milliards, à la faveur de chiffres trimestriels bien accueillis par les investisseurs. 

Alphabet (866 milliards), la maison mère de Google, et Microsoft (827 milliards) sont aussi en lice, tandis que Facebook (505 milliards) s'est pour l'instant disqualifié en perdant 119 milliards de dollars après la diffusion de ses résultats jeudi. 

Les plus gros représentants de l'économie traditionnelle, la holding du milliardaire Warren Buffett Berkshire-Hathaway (492 milliards) et la banque JPMorgan Chase (395 milliards), ont été relégués au rang de spectateurs.

La compagnie d'Etat PetroChina avait brièvement franchi le cap des 1.000 milliards en 2007 lors de son introduction en Bourse mais était vite redescendue.

- Secteur refuge -

Selon le site TDAmeritrade, utilisé par nombre d'investisseurs particuliers, le géant du commerce en ligne Amazon était au premier semestre le titre le plus prisé, alors qu'Apple était le deuxième titre le plus liquidé.

"Les investisseurs lambda qui investissent dans Amazon sont aussi ceux qui utilisent ses services", remarque JJ Kinahan qui analyse ces données pour la société. "Ils (investisseurs) y voient une action qui a encore beaucoup de potentiel de croissance et qui profite de l'augmentation du pouvoir d'achat (des Américains) grâce à l'amélioration de l'économie", ajoute-t-il.

Mais Apple, qui dévoile des chiffres record trimestre après trimestre, garde la main.

Ken Berman, stratégiste pour le site de courtage Gorilla Trades, parie que la marque à la pomme dépassera les 1.000 milliards de dollars après ses résultats mardi grâce à la hausse des prix de ses iPhone, à l'intérêt croissant pour ses iPad et à la solidité de ses services. 

"A mes yeux, l'action Apple n'est probablement pas assez chère", affirme de son côté Nate Thooft de Manulife Asset Management.

"Le secteur de la technologie est la valeur refuge du marché actuellement. Ses bénéfices sont les plus constants, ses comptes sont les plus équilibrés, l'innovation est là", justifie-t-il.

On est bien loin de la situation de la fin des années 90, quand une multitude de start-ups ont vu leur titre exploser à Wall Street alors même que leur stratégie était à peine ébauchée, assurent plusieurs analystes.

- Nouveau modèle économique -

"Le grand problème de la bulle internet était que la plupart des entreprises n'avait pas de revenus, pas de profits, beaucoup ne répondait qu'à un phénomène de mode. Rien à voir avec toutes ces entreprises qui ont aujourd'hui pris une place essentielle dans la vie des gens", rappelle Gregori Volokhine, gérant de fonds pour Meeschaert Financial Services. 

"A l'époque, la plupart de ces sociétés évoluait en Bourse à un prix qui dépassait plus de 100 fois leurs bénéfices", souligne Kate Warne spécialiste des marchés chez Edward Jones. Rien de comparable aujourd'hui. 

Pour Apple, le ratio entre le prix de l'action et ses bénéfices se situe actuellement à 18,62, soit en-dessous de celui du S&P 500, l'indice qui représente les 500 plus grandes entreprises cotées à Wall Street (20,86).

Mais même en cas de crise économique, le secteur technologique est bien placé remarque Maris Ogg, gérante de portefeuille pour Tower Bridge Advisors. "Si les entreprises doivent faire des réductions de coût, elles vont investir dans les technologies pour remplacer les éventuelles personnes licenciées."

Pour Nicholas Colas du cabinet DataTrek Research, il est aussi compliqué pour les investisseurs d'évaluer les stratégies d'entreprises au modèle économique relativement nouveau. 

"Ce sont fondamentalement des idées créées par une poignée de personnes, développées et maintenues par peut-être 10.000 codeurs (parfois bien moins), mais utilisés par des milliards de personnes dans le monde", remarque-t-il. "Il est possible que les marchés ne comprennent pas encore ce que doit être une valorisation +correcte ou normale+".


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