Dans une République islamique d'Iran où les femmes n'ont pas le droit d'aller au stade voir des hommes jouer au football, c'est "la première fois qu'une telle" retransmission pour un public mixte "a lieu dans une enceinte sportive", comme l'a relevé l'agence de presse iranienne Isna.
La soirée avait cependant mal commencé pour les candidats aux gradins du stade emblématique de la capitale iranienne. Vers 20H00 (17H30 belges), soit deux heures et demie avant le coup d'envoi, le bruit courait que la retransmission avait été "annulée".
Plusieurs centaines de supporteurs de la Tim Melli ("Équipe nationale" en persan) en vert-blanc-rouge piaffaient d'impatience, soufflant tant qu'ils pouvaient dans leur vuvuzelas pour un grand bourdonnement de protestation face à un cordon de policiers qui leur refusaient l'entrée.
La police a finalement laissé les portes s'ouvrir, et quelque 4.000 personnes ont pu assister au coup d'envoi, selon un photographe présent sur place, loin des 10.000 spectateurs qu'avait pronostiqués dans la matinée l'agence Isna.
"Avec le respect des règles dont feront preuve les spectateurs, nous espérons qu'il sera possible de retransmettre le match Iran-Portugal (le 25 juin) dans ce même stade, et que cela sera le début de la présence de familles au stade Azadi pour assister à de vrais matchs", a dit à Isna Mme Siavoshi, qui milite pour l'admission des femmes dans les stades.
Depuis la révolution islamique de 1979, les Iraniennes n'ont pas le droit d'assister aux matchs de football masculins, officiellement pour les protéger des injures et du comportement vulgaire des supporters.
Des postiches pour braver l'interdit
Certaines bravent l'interdiction en se travestissant à l'aide de perruques ou de barbes ou moustaches postiches.
Quand ils s'agit de football féminin, seules les femmes ont le droit d'assister aux rencontres.
Après la victoire de l'Iran (0-1) contre le Maroc vendredi à Saint-Pétersbourg, une foule jeune et largement féminine a célébré pendant plusieurs heures cette performance dans les rues de Téhéran, comme si l'équipe nationale avait remporté le trophée planétaire. .
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