Un professeur de l'université Chuo de Tokyo a mis au point un modèle mathématique pour prédire le flux de passagers un jour hypothétique des JO, quand 1,3 million de spectateurs se joindront aux huit millions d'utilisateurs réguliers du réseau de la mégapole japonaise.
Et le résultat est inquiétant: un risque de bousculades mortelles est redouté dans les stations les plus proches des sites des jeux, tandis que les lignes et endroits de connexion clefs pourraient être paralysés par la cohue.
"Nous assisterons à une hausse de la fréquentation de l'ordre de 10 à 20% dans les stations principales", prédit le professeur Azuma Taguchi, interrogé par l'AFP. "De longues queues se formeront, aboutissant in fine à une interruption de l'ensemble du réseau", prévient-il.
Pour éviter un tel scénario catastrophe, il faudrait que les salariés restent chez eux ou décalent leurs horaires, souligne le chercheur.
En juillet 2017, trois ans jour pour jour avant la cérémonie d'ouverture des JO, un test avait été réalisé pour inciter les voyageurs à faire du télétravail, mais il avait été peu concluant: seulement 60.000 employés de plus de 900 entreprises et administrations y avaient participé.
L'exercice, inspiré d'une expérience similaire au moment des JO de Londres, doit être répété cet été et l'an prochain, alors que le Japon doit aussi accueillir la prochaine Coupe du monde de rugby à XV du 20 septembre au 2 novembre 2019.
Autre solution, inciter le public des jeux à arriver tôt aux compétitions sportives et à se déplacer à pied, préconise M. Taguchi, même s'il ne sera pas facile de convaincre les spectateurs de "marcher 20 minutes dans la chaleur humide de l'été tokyoïte".
Les organisateurs des JO ont indiqué à l'AFP réfléchir à des pistes pour éviter le chaos dans les transports, en coordination avec la municipalité de Tokyo et le gouvernement japonais.
"Le plan nécessite la coopération des compagnies, mais cela affecterait leurs activités et leurs ventes, ce qui signifie que ce ne sera pas une tâche aisée", a reconnu une porte-parole de Tokyo 2020, Kana Enomoto.