Qui aurait dit à l'automne que le Barça gagnerait en avril la Coupe du Roi puis le Championnat d'Espagne ? Plombé par le départ retentissant de Neymar, échaudé par la crise politique catalane, le club blaugrana a fait le dos rond et s'est laissé guider par son Messi, auteur dimanche de ses 30e, 31e et 32e buts dans cette Liga.
club catalan Cette victoire pour la 35e journée suffit au club catalan (1er, 86 pts, un match de moins) pour distancer à 11 longueurs son dauphin l'Atlético Madrid (2e, 75e), qui n'a plus que trois matches à jouer et ne peut mathématiquement plus dépasser Barcelone.
titre Sur la pelouse du stade de Riazor, les Barcelonais se sont longuement étreints au coup de sifflet final, avant de joindre leurs mains dans une farandole: toujours invaincus dans cette Liga, ils peuvent devenir la première équipe depuis les années 1930 à gagner le titre sans la moindre défaite. Gare néanmoins à l'écueil du clasico dimanche prochain face au Real Madrid, champion 2017 !
"Nous avons été très supérieurs à nos rivaux, a savouré Messi. C'est une Liga très spéciale parce que nous n'avons pas perdu le moindre match. Nous avons connu des moments difficiles et nous avons tout surmonté, sans connaître la défaite. C'est incroyable."
Ovation pour Iniesta
En attendant, c'est le 8e doublé Coupe-Liga de l'histoire blaugrana et le septième titre de champion d'Espagne en dix saisons, symbole de l'âge d'or du Barça de Messi. Mais c'est aussi le Barça du capitaine Andrés Iniesta, qui compte 32 trophées sous le maillot catalan, un record qu'il partage avec l'Argentin.
"Don Andrés", qui a annoncé vendredi dans les larmes qu'il partirait en fin de saison, achève donc sa trajectoire barcelonaise en beauté: avec une vibrante ovation de la part du stade de Riazor à son entrée en jeu (87e).
"Ce sont des sensations indescriptibles, a-t-il commenté. J'en suis éternellement reconnaissant, tous les messages reçus viennent du coeur."
L'élégant meneur de jeu manquera au Barça, comme il a manqué dimanche dans le onze titulaire en raison d'un pépin physique.
Comme un condensé de la saison barcelonaise, l'équipe de Valverde a plié sans rompre face aux déferlantes désespérées du Deportivo La Corogne, qui accompagnera Malaga et Las Palmas à l'étage inférieur la saison prochaine.
Le "Depor", beau joueur, a eu l'élégance d'offrir une haie d'honneur au Barça pour le féliciter de son sacre le week-end dernier en Coupe du Roi. Ensuite, le club galicien a multiplié les banderilles jusqu'à être récompensé par Lucas Pérez (38e) et Emre Colak (63e).
Messi intenable
Mais le Barça a su patienter pendant l'orage, comme souvent cette saison. Et le onze blaugrana a montré une belle efficacité offensive dans le sillage de l'excellent Philippe Coutinho et du Français Ousmane Dembélé.
"Dembouz" a servi en retrait Coutinho dont le coup de patte subtil a fini dans le petit filet opposé (7e). Un but à 300 M EUR, soit le prix cumulé des deux recrues, et une préfiguration de ce que pourrait être le Barça 2018-2019 sans Iniesta. Ensuite, après une percée de Dembélé et une louche de Luis Suarez, Messi a marqué d'une jolie volée (38e).
Le petit Argentin aura été intenable toute la saison et c'est encore lui qui a tiré le Barça de l'ornière quand le score était de 2-2. Il a frappé deux fois (82e, 86e), offert le titre sur un plateau à ses équipiers et pris le large en tête du classement des buteurs (32 buts).
Et le quintuple Ballon d'Or n'était pas le dernier à sauter de joie dans le vestiaire visiteurs du stade de Riazor, tandis qu'à 1000 km plus à l'est, à Barcelone, le peuple blaugrana se massait déjà autour de la fontaine de Canaletas pour fêter un trophée qui aurait été jugé improbable l'été dernier.
"Personne ne pouvait imaginer un moment comme celui d'aujourd'hui, voilà la réalité, a souri Valverde. Nous sommes ravis, nous avons réussi une grande saison."