L'Association japonaise de sumo était de nouveau sous le feu des critiques jeudi. En cause, le fait qu'elle ait demandé aux organisateurs d'événements ludiques autour de ce sport d'en exclure les filles.
Par le passé, filles comme garçons ont pu participer à ces combats destinés à promouvoir le sumo, et se mesurer ainsi aux imposants lutteurs. Mais dimanche, lors d'une démonstration qui s'est déroulée dans la préfecture de Shizuoka, les premières en ont été bannies à la demande de l'Association, une décision justifiée par «des questions de sécurité», a déclaré une porte-parole.
Les filles peuvent réagir «différemment» en cas de blessures, a-t-elle justifié, appelant à «comprendre les nuances». «Ce n'était pas une décision abrupte. Cela fait longtemps qu'on nous rapporte des cas de blessures d'enfants, a-t-elle souligné, ajoutant que la même requête serait faite pour d'autres événements régionaux.
Femmes «impures»
Cette nouvelle faisait les titres des médias jeudi au Japon, en plein débat sur l'égalité des sexes dans ce sport traditionnel, dont les origines remontent à plus de 2000 ans et qui conserve de nombreux rituels religieux shinto. Le ring est ainsi considéré comme un lieu sacré et l'accès aux femmes, jugées «impures», y est interdit.
Début avril, le président de l'Association avait présenté ses excuses après que des femmes, accourues sur le ring (dohyo) pour prodiguer des soins d'urgence ont été appelées par un arbitre, via un message proféré à plusieurs reprises par haut-parleur, à quitter immédiatement les lieux.
Peu de temps après, la maire d'une ville avait été obligée de prononcer un discours en dehors d'une arène. «Même si je suis maire, parce que je suis une femme, je ne peux faire de discours dans l'arène. C'est regrettable et humiliant», avait-elle lancé, sous les applaudissements de la foule.