Pourra-t-on bientôt avaler une pilule pour remplacer le sport?

  13 Mars 2018    Lu: 1769
Pourra-t-on bientôt avaler une pilule pour remplacer le sport?

Avec nos rythmes effrénés entre le travail et les enfants, il nous reste parfois trop peu de temps pour le sport. Nous sommes devenus impatients et lorsque les beaux jours arrivent, nous nous ruons sur la formule miracle "un corps de rêve, en deux semaines seulement". En Californie, des scientifiques ont décidé de prendre le problème à bras le corps et travaillent sur un médicament appelé 516.

Une pilule qui décompose les graisses 
C'est "une séance de sport dans une pilule", annonce Ronald Evans, chercheur en biologie à l'Institut Salk. Depuis une dizaine d'années, les scientifiques ont travaillé sur un composé chimique appelé 516, qui aiderait le corps à décomposer les graisses, en modifiant les signaux que les gènes envoient aux muscles. Les athlètes d'élite brûlent de la graisse lorsqu'ils font de l'exercice, mais pas les glucides. Le 516 pourrait imiter les effets d'un entraînement de haute performance tout en réduisant la transpiration.

L'activité physique brûle les calories et renforce les muscles. Mais quand on y pense vraiment, l'exercice physique déclenche juste un processus chimique au niveau moléculaire, ce qui a pour effet de nous aider à perdre du poids et à nous rendre plus fort. Donc, ces pilules tentent de déclencher le même processus mais sans exercice. Ronald Evans essaye de "développer un médicament qui peut nous aider à enclencher tout ce qui est activé naturellement pendant l'exercice."

Un objectif qui va au-delà de la fainéantise 
Le but de ce médicament est de faciliter l'accès aux effets positifs du sport, essentiellement pour les gens qui sont physiquement incapables d'en faire. Cela concerne les personnes blessées, celles atteintes de troubles génétiques qui les empêchent de développer des muscles, les personnes âgées ou les personnes obèses. Avec le 516, ces personnes pourraient aussi récolter tous les bénéfices du sport.   

D'autres projets en cours 
Le composé 14 est aussi sous le feu des projecteurs. C'est celui qui décompose le sucre en faisant croire à votre corps que les cellules sont à court d'énergie, explique Ali Tavassoli, professeur de biologie chimique. Cela pourrait être extrêmement bénéfique pour les personnes atteintes de diabète, d'obésité et plus encore.

Une expérience interdite 
Mais rien est encore fait. Les salles de sport n'ont pas de souci à se faire, les résultats doivent encore se soumettre à de nombreux tests. D'autant plus qu'une précédente étude a montré que des souris qui avaient absorbé le produit avaient développé des cancer. Ce composé chimique modifie les signaux génétiques et moléculaires du corps. Les risques ne sont pas négligeables.   

Le composé chimique 516 a déjà été sur le marché. Il a été consommé par les adeptes du body-building et les athlètes. Résultat: le produit a été interdit par l'Agence mondiale antidopage. La commercialisation n'est pas pour demain car aujourd'hui l'incapacité de faire du sport n'est pas encore reconnue comme une maladie nécessitant un médicament. Pour l'instant, Robert Evans cible les jeunes atteints de dystrophie musculaire de Duchenne, des personnes qui ont un réel besoin de faire du sport.   


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