Russie: Poutine vise une croissance de 4% pour son nouveau mandat

  02 Mars 2018    Lu: 1255
Russie: Poutine vise une croissance de 4% pour son nouveau mandat

Le président russe Vladimir Poutine, qui devrait être réélu en mars pour un quatrième mandat, a fixé jeudi comme objectif une croissance autour de 4%, promettant notamment des investissements en restant flou sur le financement.

"La Russie ne doit pas seulement s'installer fermement parmi les cinq premières économies mondiales, mais également multiplier par 1,5 son PIB par habitant d'ici le milieu de la prochaine décennie", a affirmé Vladimir Poutine lors de son adresse annuelle devant le Parlement.

Une telle hausse correspond à "un taux de croissance d'environ 4% du PIB par an", a précisé ensuite son conseiller économique Andreï Belooussov, cité par l'agence Interfax. 

Un tel résultat constituerait une nette accélération par rapport à la croissance de 1,5% atteinte en 2017 après deux ans de récession due à la chute des prix des hydrocarbures et aux sanctions liées à la crise ukrainienne.
Pour 2018, la Banque mondiale table sur une croissance de 2%.

Dans une première partie de son discours axé sur l'économie, le président russe a insisté sur la nécessité de lutter contre la pauvreté qui est repartie à la hausse depuis le retour au Kremlin de Vladimir Poutine en 2012, sur fond de crise économique.

Il a répété sa volonté, comme systématiquement lors de ses discours économiques sans résultats significatifs, de favoriser les petites et moyennes entreprises, d'améliorer la productivité du travail, de développer les nouvelles technologies ou encore de réduire la part de l'Etat dans l'économie, qui s'est renforcée ces dernières années.

Il a insisté sur la nécessité d'investir dans les infrastructures (réseau routier, liaisons aériennes régionales, voie ferrée du Transsibérien), construire des logements, moderniser l'appareil de production...

Il est resté flou sur le financement, précisant qu'il faudrait que le budget détermine ses priorités, que le secteur privé participe aux investissements, et que les impôts devraient évoluer, sans cependant freiner la croissance.

La partie économique de son discours semble répondre aux appels, notamment de l'ex-ministre libéral des Finances Alexeï Koudrine, d'augmenter les dépenses dans les infrastructures, l'éducation ou la santé pour favoriser la croissance à long terme.

Mais il a surpris en vantant ensuite longuement les armes de nouvelle génération développées par la Russie, tranchant avec les appels à réduire les dépenses militaires pour financer l'innovation.

"Rien ne suggère qu'il s'attaquera au problème du faible potentiel de croissance de la Russie", ont commenté les analystes de Capital Economics.
"L'essentiel pour la Russie est de se débarrasser de son système de capitalisme d'Etat" avec notamment des privatisations, soutiennent de leur côté les experts de Renaissance Capital.


Tags:


Fil d'info