Poutine: Identité de vue entre Moscou et Washington sur un référendum constitutionnel et des élections en Syrie

Poutine a tenu ces propos, jeudi, lors de sa conférence de presse annuelle dans la capitale russe, Moscou, au cours de laquelle il a abordé l’évolution de la politique intérieure et étrangère de son pays.
Le président russe a déclaré que l`avenir de Bachar al-Assad, le président syrien, a été abordé au cours d`une réunion avec le Secrétaire d`Etat américain, John Kerry, à Moscou. Il a affirmé que «la position de la Russie à l’égard de la Syrie n`a pas changé», soulignant que «seul le peuple syrien est en droit de décider qui devrait diriger le pays».
Poutine a relevé que les raids de son pays en Syrie se poursuivront tant que l`armée d`al-Assad aura besoin de soutien, précisant que ces opérations ne constituent pas un fardeau pour le budget de l`Etat. «Nous avons consacré une partie des ressources réservées à l’entraînement et aux manœuvres, aux opérations en Syrie» a-t-il indiqué.
Au sujet des relations avec Washington, le président russe a exprimé la disposition de son pays à travailler avec tout président qui remportera les élections prévues l`année prochaine aux États-Unis.
En ce qui concerne l’avion de combat russe abattu pour avoir violé l`espace aérien turc, Poutine a déclaré, «Je ne comprends pas pourquoi ils [les Turcs] ont ciblé notre avion, ni quel est leur but. On ne peut pas dire que nous considérons la Turquie comme un pays ennemi, mais nos relations se sont dégradées, je ne sais pas comment nous allons sortir de cette situation. Mais en tous cas, la balle est dans le camp turc».
«Si la Turquie estime que nous allions nous retirer de Syrie après qu`elle a ciblé notre avion, elle devrait savoir que nous y avons, au contraire, renforcé notre présence militaire, augmenté nos raids aériens, et déployé notre dispositif de défense aérienne S-400» a-t-il ajouté.
Poutine a soutenu que la Turquie a violé l`espace aérien syrien, se déclarant guère convaincu de la possibilité d’établir des relations au niveau des Etats avec Ankara, soulignant que «la coopération avec cette administration est très difficile, voire impossible».
Le président russe a également réitéré ses affirmations au sujet du soutien aérien que l’armée russe accorderait aux factions de l`opposition combattant l’organisation Daech en Syrie.
Sur la question de la centrale nucléaire d`Akkuyu, dans la province turque de Mersin, Poutine a affirmé que la décision revient aux sociétés concernées, soulignant qu’aucune mesure susceptible de porter préjudice aux intérêts économiques de la Russie ne sera prise.
Vladimir Poutine a, par ailleurs, relevé, la possibilité de la reprise des négociations au sujet de Turkish Stream (pipeline transportant le gaz naturel russe vers l`Europe via la Turquie), dans le cas où l`Union Européenne se porte garante du projet. Cependant, «ni Gazprom, ni les partenaires turcs n`ont reçu à ce jour une telle garantie de la part de l`Union Européenne» a-t-il ajouté.
Poutine a, sur un autre plan, affirmé, que l’arrêt des vols russes vers l`Egypte après le crash de l`avion russe dans la péninsule du Sinaï, ne constitue pas une décision politique, mais sécuritaire, notant que les forces de sécurité égyptiennes ne disposent pas, pour l’heure, de suffisamment de moyens, pour lutter contre la menace du terrorisme. Il a, cependant, souligné que la résolution de tous ces problèmes, nécessite du temps.
Le président russe a, par ailleurs, exclu l`imposition par son pays de sanctions contre l’Ukraine, relevant, toutefois, que les relations économiques entre les deux pays pourraient se détériorer davantage.