Marine Le Pen, présidente du Front national (FN), récemment relaxée après ses propos antimusulmans risque à nouveau de faire face à la justice, pour avoir diffusé, cette fois-ci, des photos de Daech sur Twitter.

La présidente du parti d`extrême-droite, qui avait diffusé mercredi, des images montrant des actes de décapitation et de torture par des éléments de Daech, risque cinq ansde prison et 75 000 euros d`amende, conformément à l`article 222-33-3 du Code pénal français.

L`article en question interdit notamment "le fait de diffuser l`enregistrement" des images "relatives à la commission de ces infractions". De telles images ne peuvent être rendues publiques dans le cadre de "l`exercice normal d`une profession ayant pour objet d`informer le public" ou de "preuve en justice", toujours selon l`article.

Par ailleurs, Marine Le Pen a retiré jeudi matin une de ces trois photos en question, montrant la décapitation de l`otage américain James Foley par Daech. "Je ne savais pas que c`était une photo de James Foley", s`est défendue Le Pen, jeudi matin, indiquant que la photo est "accessible pour tous" sur Google.

Dans un communiqué publié mercredi dans la soirée, les parents de Foley s`étaient dit "profondément choqués" par "l`utilisation non sollicitée" de la photo de leur fils pour "le gain politique de Marine Le Pen". Ils avaient souhaité par la suite que ces photos "soient retirées immédiatement".

Le Pen avait été accusée d`utiliser les images "de la propagande de Daech", par le ministre de l`Intérieur Bernard Cazeneuve, qui a personnellement déposé une demande auprès de la plateforme Pharos de la direction centrale de la police judiciaire, pour qu`elle "puisse se saisir de l`affaire".

Les images twetées par Le Pen sont "une abjection, une abomination et une véritable insulte pour toutes les victimes du terrorisme", avait estimé Cazeneuve.

Le Premier ministre français Manuel Valls s`était aussi montré hostile à l`égard de la diffusion de ces photos par Le Pen, les qualifiant de "monstrueuses".

Accusant Le Pen d`être une "incendiaire du débat public", Valls avait dénoncé une "faute politique et morale" et un "non-respect des victimes".

Marine Le Pen avait diffusé les images montrant les exactions de Daech en réponse au journaliste Jean-Jacques Bourdin, qui avait fait mercredi matin un parallèle entre le FN et l`organisation terroriste.

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