La France s’inquiète de la progression de l’EI en Libye

  14 Décembre 2015    Lu: 1345
La France s’inquiète de la progression de l’EI en Libye
Déjà ancré sur les côtes, l’Etat islamique (EI) cherche depuis plusieurs mois à accroître sa présence en Libye.
« Ils sont à Syrte, ils étendent leur territoire sur 250 kilomètres linéaires de côtes, mais ils commencent à pénétrer vers l’intérieur et à avoir [une] tentation d’accès à des puits de pétrole et des réserves de pétrole », a mis en garde lundi 14 décembre le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian sur RTL.

Les combattants islamistes tentent de « mettre la main sur les ressources pétrolières », confirme une source diplomatique française, en s’étendant vers Ajdabiya, à 350 km de Syrte, dans une zone où se concentrent la plupart des gisements et terminaux pétroliers et gaziers du pays.

L’EI compte 2 000 à 3 000 combattants en Libye, dont 1 500 à Syrte, la ville natale du dictateur Mouammar Kadhafi, à 450 kilomètres à l’est de Tripoli. Parmi eux figurent des nationaux, partis combattre en Syrie et de retour dans leur pays, mais aussi des étrangers venus notamment de Tunisie, du Soudan ou du Yemen, selon une estimation de l’ONU.

Les observateurs, notamment au sein de l’Union africaine, craignent, en outre, que le groupe ne réussisent à opérer une jonction avec les combattants islamistes de Boko Haram.

Solution libyenne à la poussée de l’EI

Si l’armée américaine a mené une opération aérienne contre Abou Nabil – alias Wissam Najm Abd Zayd Al-Zubaydi –, le chef de l’EI en Libye, et si la France a mené des vols de reconnaissance au-dessus du pays, M. Le Drian a exclu une opération militaire extérieure, du type de ce qui se passe en Syrie, estimant que les Libyens avaient les moyens de s’y opposer eux-mêmes pour peu qu’ils cessent de se combattre.

« Il faut absolument que cessent les conflits intralibyens, sinon le vainqueur militaire ce sera Daech [acronyme arabe de l’organisation Etat islamique]. Heureusement, cette prise de conscience commence à se faire à la fois du côté de Tripoli et du côté de Tobrouk ».
Le pays, déchiré par les luttes de clans depuis la chute de Mouammar Kadhafi, a pour l’instant deux Parlements, l’un dans la capitale et l’autre, reconnu par la communauté internationale, à Tobrouk. Dimanche, des représentants des deux autorités rivales ont annoncé être parvenus à un accord, qui devra être approuvé par les deux Parlements, établissant un processus politique pour mettre fin au conflit.

Tags:


Fil d'info