L`Etat Islamique est littéralement dévoré de l`intérieur. En 2012, 53 000 cas étaient répertoriés dans toute la Syrie. En 2014, 22 365 cas étaient recensés pour la seule ville d`Alep.
C`est une menace à laquelle Daesh n`avait sans doute pas pensé, en ne se préoccupant pas des cadavres laissés dans son sinistre sillage. Pourtant, ce sont bien les corps en décomposition de ses victimes qui ont permis la prolifération des parasites porteurs de la Leishmaniose, une maladie mangeuse de chair.

Les symptomes cutanés provoqués par des piqûres sont particulièrement impressionants : larges plaies purulentes, ulcérations, gonflements...Non traitée, la maladie est mortelle. Et pour les survivants, la rémission est longue : un an est parfois nécessaire pour éliminer les symptomes, qui laisseront des cicatrices indélébiles.
Les combattants kurdes ont bien vu le lien entre les atrocités commises par Daesh et la prolifération de la maladie. Ils expliquent avoir vu les premiers cas infectés quand les atrocités et les massacres ont commencé à se généraliser en Syrie.

«Cela fait quatre ans que nous nous battons sur le terrain et il est clair pour nous que cette maladie a émergé des zones de combat de Tal Hamis, Hon et Qosa» confie à Rudaw News un combattant qui n`a pas souhaité divulguer son identité.
Pénurie médicale
Les conflits sans intéruption depuis quatre ans n`arrangent pas la situation. La guerre multiplie les cadavres et les foyers d`infection, et a ravagé le système santé syrien.

Plus de la moitié des hôpitaux publics sont incapables de fonctionner et dans les zones contrôlées par Daesh, les hôpitaux manquent cruellement de personnel médical car la plupart a fuit.
L`aide médicale internationale est également confrontée à de grandes difficultés pour venir en aide aux Syriens car elle fait régulièrement l`objet de menaces et d`attaques de la part des terroristes de Daesh.
Selon l`OMS, plus de 13 millions de Syriens ont un besoin urgent d`assistance humanitaire.