Reconnaissant que nombre d`Américains se demandent s`ils font face à "un cancer" sans traitement, le président des Etats-Unis a appelé ses compatriotes à ne pas céder à la peur ou à la tentation de stigmatiser les musulmans. "L`EI ne parle pas au nom de l`Islam, ce sont des voyous, des tueurs", a-t-il martelé, appelant à considérer les musulmans comme des alliés plutôt qu`à "les repousser à travers la suspicion ou la haine". Pour autant, a-t-il souligné avec force, les musulmans doivent aussi assumer leurs responsabilité et lutter - sans chercher d`excuses - contre les "idéologies extrémistes" qui ont progressé au sein de certaines de leurs communautés.
Une "nouvelle phase" de la menace terroriste
Sans annoncer d`inflexion dans sa stratégie de lutte face à l`EI, Barack Obama a réitéré que les Etats-Unis ne se laisseraient pas entraîner dans une "longue et coûteuse" guerre au sol en Irak et en Syrie, où une coalition menée par Washington bombarde les jihadistes depuis plus d`un an. "Nous ne réussirons pas si nous abandonnons nos valeurs ou si nous cédons à la peur", a-t-il martelé, appelant à faire preuve de détermination face à une "menace terroriste" qui "est entrée ces dernières années dans une nouvelle phase", avec des attaques de nature différente que celles du 11-septembre 2001.
A un an de son départ de la Maison Blanche, le président américain peine à convaincre du bien-fondé de sa stratégie de lutte contre les jihadistes qui ont revendiqué ces derniers mois nombre d`attentats à travers le monde, dont ceux qui ont ensanglanté Paris le 13 novembre. Selon un sondage CNN/ORC rendu public dimanche soir juste avant son allocution, 68% des Américains jugent que la réponse militaire face à l`EI n`a pas été assez agressive. Selon ce sondage, réalisé avant la fusillade de San Bernardino, 60% des personnes interrogées (contre 51% en mai) désapprouvent la façon dont le président fait face à la question du terrorisme. Les adversaires républicains du président démocrate ont été prompts à dénoncer l`absence d`annonces nouvelles.
"L`ennemi s`adapte, nous devons le faire aussi. C`est pourquoi ce que j`ai entendu ce soir était si décevant: pas de nouveau plan, juste une tentative peu convaincante de défendre un politique vouée à l`échec", a réagi Paul Ryan, président de la Chambre des représentants. "C`est tout ?", a ironisé le magnat de l`immobilier Donald Trump sur Twitter. "Il nous faut un nouveau président, et VITE !", a ajouté celui qui caracole en tête dans la course à l`investiture républicaine.
Nouvel appel sur le contrôle des armes
"C`est la guerre de notre génération. Nous avons besoin d`un commandant en chef qui soit capable de mener notre pays à la victoire", a souligné de son côté Jeb Bush, l`un de ses rivaux.
Evoquant l`enquête sur l`attentat de San Bernardino, le plus meurtrier aux Etats-Unis depuis le 11 septembre 2001, Barack Obama a souligné qu`il n`y avait à ce stade "aucune indication" que les tueurs aient été dirigés par un "groupe terroriste depuis l`étranger". "Mais il est clair que ces deux personnes avaient suivi la voie délétère de la radicalisation", a-t-il ajouté. L`EI a salué les auteurs du massacre - Tashfeen Malik, pakistanaise 29 ans, et son époux Syed Farook, un Américain de 28 ans - qu`elle qualifie de "soldats" de son califat autoproclamé, sans pour autant revendiquer leur action.
Une nouvelle fois, mais sans réel espoir d`être entendu, le président américain a appelé le Congrès à légiférer pour renforcer le contrôle des armes individuelles, les tueurs de San Bernardino ayant facilement et légalement pu se constituer un véritable arsenal.
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