Le 1er juin dernier, David Beckham partageait sur Instagram tout l'amour et la fierté d'un père pour sa petite fille de 5 ans. L'ex-icône du ballon rond embrassait tendrement son enfant sur les lèvres, comme de nombreux parents le font. Il ne s'imaginait certainement pas, en revanche, déclencher dans la foulée un mini-débat sur la nature controversée de ce rituel affectueux.
Trop mignon! Ou pas...
C'est que le baiser parents-enfant divise depuis longtemps. Radicalement, sans demi-mesure, entre les partisans du "so cuuuute" ("trop mignon") et les interjections de dégoût profond, relate Slate dans un article consacré à la chose. Les célébrités cultivent d'ailleurs l'habitude: Jessica Alba et... Victoria Beckham s'affichent en effet régulièrement en pareille posture.
Geste incestueux?
Les détracteurs qualifient le geste, au mieux, de "bizarre", au pire de "malsain". Certains y voient, carrément, une dérive incestueuse: "Embrasser sur la bouche, je suis désolée mais c'est faire l'amour à ses enfants. Je pense qu'il faudrait condamner les parents, ce n'est pas quelque chose à prendre à la légère", peut-on ainsi lire sur le forum de discussion Doctissimo, raconte Femme Actuelle.
Qu'en pensent les experts?
La légendaire psychanalyste Françoise Dolto y était farouchement opposée: "Une maman n'embrasse par son enfant sur la bouche, un père non plus". Sa consoeur Marie-Pierre Ezan abondait dans son sens: "Le parent, quand il embrasse son enfant sur la bouche, fait quelque chose qui ne devrait se produire qu'entre amoureux. L'enfant reçoit quelque chose de sexualisé, alors qu'il n'est pas en âge d'avoir une sexualité d'adulte", précisait-elle. Le pédiatre Aldo Naouri évoque de son côté "le potentiel érogène de la zone buccale" chez l'enfant, une source de plaisir que les parents doivent apprendre à gérer avec attention.
Incohérence
Mais les psychologues viennent parfois à la rescousse des parents (trop?) démonstratifs. En effet, comme l'analyse pertinemment Samantah Rodman, pourquoi serait-il déplacé d'embrasser son enfant sur la bouche, alors qu'il est unanimement accepté de lui faire un "massage", "un câlin", de "lui donner le bain" et évidemment le sein: "L'enfant peut tirer un plaisir physique sans que cela soit inapproprié ou étrange", conclut-elle en ce sens.
Maintenir la bonne distance... mais laquelle?
Si tout le monde s'accorde, paradoxalement, sur un très vague "juste milieu" à adopter, personne ne sait par contre où se situe cette limite affective. La sensibilité en la matière varie en fonction du caractère et de la culture. La "bonne distance" réside sans doute dans l'observation attentive de la réaction de l'enfant "qui ne souhaite pas forcement être "le doudou" de ses parents et tout le temps "céder" à leurs "sollicitations physiques"...
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