Diabète: avant de manger, lisez l'étiquette

  10 Juin 2017    Lu: 896
Diabète: avant de manger, lisez l'étiquette
Pas simple de faire la chasse au gras et aux sucres cachés. L'information est bien souvent écrite sur le paquet. Mais encore faut-il la décrypter.

Cinq lettres: A, B, C, D, E. Elles devaient changer la vie des consommateurs. D'un coup d'oeil dans les rayons de leur supermarché, ils auraient pu distinguer les produits sains de ceux pudiquement appelés "gourmands". Las, deux mois après le lancement du label Nutri-score, on n'a toujours rien vu. Et pour cause, il n'a aucun caractère obligatoire et les industriels jouent la montre.

Eviter de manger trop gras, trop sucré, trop salé? Pas évident lorsqu'on n'a pas l'habitude de cuisiner soi-même des produits frais. Or l'excès de calories engendre le surpoids, facteur d'insulinorésistance et donc de diabète.

Si les graisses ont été très tôt vilipendées par les nutritionnistes, l'attention portée aux sucres cachés dans l'alimentation industrielle est, elle, beaucoup plus récente. Et, mauvaise surprise, ils sont partout! Une pizza surgelée contient par exemple l'équivalent de six morceaux de sucre. Un yaourt aux fruits? Trois. Une barquette de carottes râpées? Un morceau et demi. De quoi largement dépasser, sans le savoir, les doses prescrites par les experts.


"Les glucides ne devraient constituer que de 40 à 50% de nos apports quotidiens en calories", explique la professeure Marie-Laure Raffin Sanson, chef du service d'endocrinologie diabétologie nutrition de l'hôpital Ambroise-Paré, à Boulogne-Billancourt.

Le sucre, bon et peu cher

Mais pourquoi une utilisation aussi massive? D'abord parce que c'est bon et que les consommateurs en redemandent. Sucre, sel et matières grasses, paru en 2014, est à cet égard une lecture édifiante. Cette enquête réalisée par le prix Pulitzer Michael Moss révèle comment un consultant de l'agroalimentaire, Howard Moskowitz, a établi que le goût pour un aliment augmentait avec la quantité de sucre qu'il contenait. Et ce jusqu'à un certain seuil à ne pas dépasser, au risque d'en diminuer l'attrait. Cet optimum, qu'il a baptisé "point de félicité", a guidé la conception de très nombreux produits outre-Atlantique, au mépris de toute considération diététique.

Autre intérêt du sucre pour les industriels, il conserve, joue un rôle dans la texture et le croustillant des aliments, tempère l'acidité et donne une jolie couleur dorée. Dernier atout: son coût. Du moins dans certaines de ses formes. Le sirop de glucose-fructose (HFCS), tiré du maïs, est en effet plus économique que le saccharose, issu de la betterave. Tous deux possèdent la même valeur calorique. Mais le premier retarde le sentiment de satiété (ce qui incite à manger plus), tout en faisant exploser le taux de triglycérides lorsqu'il est consommé en grandes quantités.

S'il vaut mieux bannir les sodas de son régime, inutile de renoncer pour autant à tous les produits de l'industrie agroalimentaire. A condition de se fier à quelques repères simples au moment de lire l'étiquette. Les ingrédients se trouvent indiqués par ordre de quantité utilisée. Lorsque sucres et gras arrivent en tête, c'est mauvais signe. La mention "sans sucre ajouté" ne doit pas faire oublier celui contenu dans le produit de base. Enfin, un produit présentant plus de 15 grammes de glucides pour 100 grammes est trop sucré. Moins simple qu'A, B ou C... Mais il va falloir pour l'heure s'en contenter.

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