Un nouveau scénario évolutif
Les Homo sapiens étaient en effet présents il y a 300 000 ans en Afrique du Nord, un âge de 100 000 ans supérieur à celui des plus anciens H. sapiens connus jusqu'alors selon deux articles publiés dans la revue Nature. "Cette découverte implique un scénario évolutif complexe de notre humanité qui englobe l'ensemble du continent africain" assurent les découvreurs.
Les chercheurs marocains, allemands et français ont mis au jour des fossiles d'Homo sapiens primitifs associés à des outils de pierre de petite taille et de restes de faunes. L'âge de ces découvertes se situe atour de -300 000 ans selon les travaux du géochronologiste Daniel Richter et met fin à des décennies de controverses. Les premières datations du site de Jebel Irhoud, connu depuis les années 60 mais ravagé par des décennies d'exploitation minière affichaient -40 000 ans alors que les restes semblaient plus primitifs.
100.000 ans de plus qu'en 1960
En 2004, les scientifiques ont repris et révolutionné le chantier de fouilles de la mine de barytine (un sulfate dense utilisé pour l'extraction pétrolière), célèbre parce que des ouvriers y avaient découvert un crâne intrigant dans les années 60.Depuis, ils ont mis au jour 22 nouveaux fossiles d'Homo sapiens, faisant de Jebel Irhoud, le plus riche gisement africaindu Middle stone Age, une industrie lithique se caractérisant par des petits outils sur lames.
Or cette industrie se retrouve autour de - 300 00 ans sur une grande partie du continent africain. Et notamment à Florisbad, an Afrique du Sud, où l'on a retrouvé les restes d'un Homo sapiens daté de - 260 000 ans. Les chercheurs en concluent que le site du Maroc, bien qu'il soit le plus ancien découvert, n'est pas le nouveau berceau de l'espèce Homo sapiens mais que cette dernière s'est déployée à un moment clé, à la faveur d'un changement climatique- le sahara vert, chaud et humide, avec des lacs grands comme l'Allemagne- mais aussi grâce au développement de leur cerveau.
Tags: #science