Israël très énervé par les opérations russes sur le Golan

  03 Décembre 2015    Lu: 6885
Israël très énervé par les opérations russes sur le Golan
Azvision.az rapporte au JForum.fr que, Israël est extrêmement nerveux à cause des opérations russes et du double-jeu que joue Poutine sur sa frontière du Golan.

A l’extérieur, Israël est tout sourire et plein d’éloges pour la façon dont fonctionne la coordination avec Moscou, afin d’éviter les affrontements directs entre ses forces aériennes et les avions de combat russes au-dessus de la Syrie. Cette bonne volonté était éclatante, à travers les compliments échangés entre le Premier Ministre Binyamin Netanyahu et le Président Vladimir Poutine, lorsqu’ils se sont rencontrés en marge du Sommet sur le changement climatique à Paris, lundi 30 novembre.

Mais les premiers sign,es inquiétants sont apparus dès le lendemain mardi 1er décembre. Des officiers supérieurs russes et israéliens devaient se rencontrer à Tel Aviv, afin de discuter du renforcement de la coopération entre les commandements des deux armées. Mais aucun mot de la part de Moscou et Jérusalem n’indique si cette rencontre a réellement eu lieu. Les sources militaires de Debkafile révèlent que, cette semaine, ces démonstrations d’optimisme a laissé place à un sentiment de malaise, dans les bureaux du Premier Ministre, du Ministre de la Défense Moshe Ya’alon et du Chef d’Etat-Major Gadi Eisenkot. Ils soupçonnent en effet, les arrières-pensées qui se trament derrière les mouvements militaires de la Russie dans le Sud de la Syrie, particulièrement ses frappes aériennes contre les rebelles syriens, juste au beau milieu du secteur de la frontière israélienne du Golan.

En particulier, Moscou peut offrir une couverture aérienne au Hezbollah et à l’Iran pour réaliser leur conception stratégique de long terme, qui consiste à remplacer les rebelles syriens par les Gardiens de la Révolution iranienne et le Hezbollah et les déployer tout le long de la frontière du Golan, menaçant ainsi directement Israël.

Ce soupçon est en train de gagner du terrain, alors que mardi 1er décembre, au lendemain même de la rencontre entre Poutine et Netanyahu, les unités combinées irano-syriennes et du Hezbollah ont étendu leur emprise sur la ville du sud syrien de Dera’a jusqu’à Quneitra, la ville du Golan, à portée de fusil et bien en vue des positions défensives israéliennes.

Tout au long de la journée, de lourds combats ont fait rage sur les lignes des collines détenues par les rebelles, depuis un point au sud de Quneitra jusqu’à la jonction avec la frontière jordano-syrienne. Ces forces combinées étaient appuyées par les frappes aériennes russes et des tirs de tanks et d’artillerie lourde, que l’on découvre pour la première fois dans cette zone de guerre.

Lorsque les combats ont repris mercredi, Tsahal a placé ses unités du Golan en alerte maximale et un oeil ultra-vigilant suit cette bataille de très près.

Le camp irano-syrien et du Hezbollah est en train d’emporter un très net avantage, à cause des querelles profondes qui divisent les rangs des rebelles. En particulier l’Etat Islamique et le Front al Nusra appartenant à Al Qaïda se déchirent, en s’envoyant des terroristes-suicide et des voitures piégées se faire exploser chez le voisin d’en face. Mardi, une voiture bourrée d’explosifs envoyée par Daesh a fait exploser les quartiers-généraux d’Al Nusra près de Quneitra (comme le montre la photo ci-dessous) :

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Mais cela signifie aussi que l’Etat Islamique-Daesh est arrivé dangereusement très près de la frontière israélienne.

Cependant, il y a encore de plus grands dangers qui se profilent, si l’armée de Bachar al Assad,soutenue par l’Iran, le Hezbollah et les Russes réussit à reprendre les collines qui font face au Golan israélien.

1. Deux ans d’efforts de l’armée et des renseignements israéliens pour maintenir à distance de la frontière du Golan les forces iraniennes et du Hezbollah, seront réduits à néant.

2. Le Hezbollah ouvrira la porte aux officiers des gardiens de la Révolution islamique pour qu’ils instaurent un centre de commandement juste sur la frontière israélienne.

3. La politique ferme d’Israël et ses actions militaires, pour empêcher des armes avancées iraniennes de finir entre les mains du Hezbollah au Liban, par la Syrie, seront supplantées. Sur le Golan, le Hezbollah obtiendra l’accès direct à n’importe qu’elle arme qu’il souhaite en les prenant directement en Syrie et sera en mesure de les déployer à des distances encore plus courtes et plus proches des cibles israéliennes que depuis leurs positions de tirs au Liban.

4. Vladimir Poutine attache une importance extrême à reconquérir le sud de la Syrie encore aux mains des forces rebelles soutenues par les Etats-Unis, la Jordanie et Israël, parce qu’il considère aussi grande la menace contre le régime Assad provenant du Sud qu’elle ne l’est au nord ou au centre du pays.

5. Israël est confronté à un grave dilemme, entre le fait de mimer la « lune de miel » avec Moscou en cédant sur ses intérêts sécuritaires vitaux, ou prendre le taureau par les cornes et maintenir l’ennemi au large, quoiqu’il en coûte pour la soi-disant « entente » avec Poutine.

Des responsables à Jérusalem soulignent que la menace en provenance du Golan a atteint son paroxysme à peine quelques heures après la rencontre entre le Chef d’orchestre russe et le Premier Ministre israélien à Paris. Poutine conduit une politique de mainmise systématique en Syrie et suit de minute en minute et à la trace le moindre incident sur le champ de bataille. Il devait donc être parfaitement au courant de la place de ses pions sur l’échiquier du Golan, à la minute même où il a rencontré Netanyahu, mais, quoi qu’il en soit, il s’est bien gardé de l’évoquer au cours de leur conversation.

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