Pourquoi l'anxiété touche plus souvent les femmes

  16 Mai 2017    Lu: 1030
Pourquoi l'anxiété touche plus souvent les femmes
Cela serait dû à leur éducation.

D'après de nombreuses études, les femmes seraient plus touchées que les hommes par l'anxiété; ce trouble atteindrait effectivement davantage les femmes à cause de leurs niveaux d'oestrogènes - qui alimentent davantage l'anxiété -, mais également à cause de l'éducation qu'on leur donne lorsqu'elles sont encore petites filles.

Selon Carmen McLean, professeure adjointe de psychologie à l'Université de Pennsylvanie, les parents répondraient différemment aux peurs de leurs enfants: si les filles sont anxieuses, les parents vont avoir tendance à les protéger. En revanche, si les garçons sont anxieux, les adultes tendront à leur conseiller de faire face à leurs angoisses: "On suppose que les garçons devraient être courageux et faire face à leurs peurs. Avec les filles, les parents ont tendance à les protéger, et à leur éviter une situation angoissante", explique ainsi le Pr. McLean, dont les propos ont été rapportés par Redbook.

Malheureusement, cette "protection" aurait des conséquences durables. "On enseigne aux jeunes filles: 'si je me sens nerveuse, ça veut dire que je ne dois rien faire', alors qu'on enseigne aux garçons: 'si je me sens nerveux, je dois agir, parce qu'en agissant, mon anxiété diminue'", a-t-elle ajouté. Les garçons se sentiraient donc davantage confiants et efficaces que les filles qui, elles, auraient donc tendance à souffrir d'anxiété, à défaut de savoir "comment réagir".

Les dires du Pr. McLean ont par ailleurs été rejoints par ceux de Barbara Morrongiello, professeure de psychologie à l'Université de Guelph (Canada). Cette dernière a dirigé une étude sur la façon dont les parents interagissent avec leurs enfants en fonction de leur sexe, et sur le conditionnement que ces interactions provoqueraient.

En observant 48 couples de parents et leurs enfants sur une aire de jeux, le Pr. Morrongiello et sa collègue, le Pr. Theresa Dawber, ont pu noter que bien que les garçons et les filles étaient tout aussi habiles sur un terrain de jeu, les parents avaient tendance à prévenir les filles qu'elles risquaient de se blesser, alors qu'ils tendaient à encourager l'indépendance des garçons. Ils étaient également plus susceptibles d'aider physiquement les filles, même si elles ne demandaient pas d'aide. En revanche, lorsque les garçons réclamaient cette aide, les parents avaient tendance à la refuser dans un premier temps, pour laisser leurs enfants surmonter leurs difficultés par eux-mêmes.

Les filles seraient donc davantage protégées des blessures physiques, mais seraient également amenées à se sentir plus vulnérables - l'une des convictions principales d'un esprit anxieux. Pour combattre les troubles de l'anxiété chez les femmes, le Pr. McLean affirme qu'il faudrait donc d'abord commencer par opérer quelques modifications dans leur éducation.

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