"Il s`agit là d`une utilisation détournée de la procédure qui entraîne des atteintes graves aux droits fondamentaux des personnes ainsi privées de liberté", ajoute Adeline Hazan, qui "recommande qu`il y soit mis fin". Des mises en cause contestées par le ministre de l`Intérieur, qui parle de "dispositif temporaire" dans un contexte "de pression migratoire d`une ampleur inédite", et assure que les placements sont réalisés "dans le strict respect des garanties juridiques". "Tous les étrangers placés en CRA ont vocation à être éloignés", affirme le ministre, pour qui "la concomitance d`actions de lutte contre l`immigration irrégulière et de sécurisation" de zones sensibles à Calais (port ou tunnel) "ne caractérise pas" un détournement de procédure mais illustre "un traitement global et coordonné" d`une situation "posant de graves difficultés".
Selon les chiffres du CGLPL, entre le 21 octobre et le 10 novembre, 779 personnes ont été éloignées de Calais pour un placement en CRA, dont 578 libérées, 186 encore retenues et 15 réadmises vers un pays de l`Union européenne. Le rapport se fonde sur deux visites au commissariat de Coquelles (Pas-de-Calais), ainsi que dans les CRA de Nîmes et de Vincennes, au cours desquelles les équipes du CGLPL disent avoir constaté notamment "des atteintes au droit au maintien des liens familiaux", un "accès insuffisant aux droits et à l`information" et "des conditions indignes pour les personnes concernées comme pour le personnel".
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