Hambourg forfait pour les JO de 2024

  30 Novembre 2015    Lu: 524
Hambourg forfait pour les JO de 2024
Le mouvement sportif allemand est consterné après le rejet, par référendum, de la candidature de la ville.
L’Allemagne ne veut plus accueillir de grands événements sportifs. Dimanche soir, le maire de Hambourg, Olaf Scholz (SPD) présentait avec regrets les résultats du référendum par lequel les habitants de Hambourg et de Kiel (ville côtière qui devait accueillir les épreuves de voile) ont dit «nein» à l’organisation des JO d’été de 2024 : «Hambourg n’accueillera pas les Jeux Olympiques et paralympiques. J’aurais préféré une décision différente, mais c’est clair et il faut accepter la décision», a commenté Olaf Scholz.

L’organisation des jeux aurait été pour lui l’occasion d’engager de vastes travaux d’aménagement de la ville. Mais 51,6% des habitants ont voté contre. Avant eux, les habitants de Munich avaient rejeté l’organisation des JO d’hiver de 2022. Après ce forfait de Hambourg, restent en lice Los Angeles, Paris, Rome et Budapest. Le Comité olympique international doit prendre sa décision en septembre 2017 à Lima.

Du côté des sportifs et des fonctionnaires du sport c’est la consternation. C’est un résultat «brutal et amer», a regretté le président du Comité olympique allemand (DOSB), Alfons Hörmann, déplorant que «l’opportunité de donner de nouvelles perspectives au sport allemand n’a pas été offerte à la prochaine génération». «C’est une des pires défaites sportives de ma carrière, explique Edina Müller, membre de l’équipe d’Allemagne de basket paralympique, victorieuse aux JO de 2012. C’est une lourde défaite pour l’intégration [des personnes handicapées]. Ce qu’on aurait pu atteindre à Hambourg en neuf ans ne se fera désormais pas avant plus de trente ans.»

L’heure est maintenant en Allemagne à la recherche d’explications, alors qu’une victoire du oui semblait encore possible à la veille du vote. «Les crises à la Fédération internationale de foot et à la Fédération allemande de football, le dopage dans l’athlétisme, les réfugiés et le terrorisme ont attiré l’attention vers d’autres événements», estime Michael Vesper, autre responsable du DOSB. L’afflux des réfugiés représente un défi logistique qui semble à bien des Allemands insurmontable. Le soupçon d’achat de l’organisation du Mondial 2006 par les responsables de la DFB a profondément ébranlé et déçu les fans de sport. Les attentats du 13 novembre à Paris ont achevé de déstabiliser l’opinion publique d’un pays jusqu’alors épargné par le terrorisme, mais indirectement visé au Stade de France, où l’équipe d’Allemagne rencontrait la France.

Surtout, les Allemands sont lassés des grands projets engagés par la classe politique, refroidis par une série de pannes dans les grands travaux, aux lourdes conséquences pour les budgets publics, comme la construction de la Philharmonie de l’Elbe à Hambourg ou de l’aéroport international de Berlin. Ces projets – outre qu’ils ont pris un retard phénoménal - coûteront des milliards de plus que ce qui avait été prévu au départ. Les habitants de Hambourg n’étaient pas prêts à renouveler l’expérience avec les infrastructures olympiques. L’aspect financier était notamment mis en avant par l’initiative citoyenne «NOlympia», qui militait contre les Jeux, estimant le budget peu crédible. Selon le projet de la municipalité, l’organisation des Jeux devait coûter 7,4 milliards d’euros, dont 1,2 milliard à la charge de la ville.

L’Allemagne n’a pas accueilli de JO depuis ceux de Munich en 1972, endeuillés par une prise d’otages au sein de la délégation israélienne, qui s’était soldée par la mort de 11 athlètes, un policier et cinq membres du commando palestinien. Toutes les candidatures allemandes lancées depuis s’étaient soldées par un échec comme pour les jeux d’hiver 1992, 2018 et 2022, et les JO d’été 2000 et 2012.

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