Le dioxyde de carbone, principal gaz à effet de serre, provoque l'acidification des océans. Actuellement, environ 10% des océans sont perturbés par le double impact de la hausse des températures et de l'acidification, explique Stephanie Henson, du Centre océanographique national britannique qui a dirigé cette étude parue dans la revue Nature Communications.
"D'ici 2050, environ les quatre cinquièmes de la surface des océans seront affectés par l'acidification et le réchauffement", ajoute-t-elle.
L'impact pourrait être limité à deux tiers si les objectifs de réduction des gaz à effet de serre fixés par l'Accord de Paris de 2015 sur le climat sont respectés, estiment les auteurs de l'étude, qui sont aussi allemands, français, américains, norvégiens et britanniques.
Les effets du réchauffement climatique sur les espèces prises individuellement et sur la vie des océans en général "sont mal compris", écrivent les scientifiques. Or il est important de pouvoir bien mesurer les conséquences parce que les océans représentent la principale source de protéines pour une personne sur sept dans le monde, soit environ un milliard de personnes.
Le monde marin montre des signes de résistance, écrivent les auteurs. Ainsi, les poissons-demoiselles que l'on trouve notamment sur la Grande barrière de corail au large de l'Australie peuvent s'adapter à la hausse des températures en deux générations. D'autres espèces, comme la morue, ont tendance à se diriger vers l'Atlantique Nord à la recherche d'eaux plus fraîches.
Selon Maria Fossheim de l'Institut norvégien de recherches marines, qui n'a pas participé à l'étude, certaines espèces de poissons se déplacent vers le nord bien plus vite que les 40 km par décennie estimés par l'Onu. "Mais les poissons de l'Arctique n'ont nulle part où aller", souligne-t-elle à propos des espèces qui sont déjà dans les eaux les plus froides.
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