Autisme. Une « résolution » anti-psychanalyse crée la polémique

  07 Décembre 2016    Lu: 863
Autisme. Une « résolution » anti-psychanalyse crée la polémique
Soutenue par les principales associations d’autisme, une proposition de « résolution » signée par près d’une centaine de députés principalement LR et qui sera présentée ce jeudi à l’Assemblée nationale, invite le gouvernement à « condamner et interdire les pratiques psychanalytiques sous toutes leurs formes » dans la prise en charge de l’autisme.
Le texte fait bondir ceux qui défendent la psychanalyse qui crient au « liberticide » et jugent la résolution « diffamatoire et calomnieuse ».

Seuls les thérapies et les programmes éducatifs pour autistes conformes aux recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) devraient être « autorisés et remboursés », souligne une proposition de « résolution », présentée demain, jeudi, à l’Assemblée nationale.

Ce texte, soutenu par les principales associations d’autisme (Agir et Vivre l’Autisme, Vaincre l’autisme, Asperger aide France, Collectif Egalited, Autistes sans frontières, Maison de l’Autisme) invite également le gouvernement à « condamner et interdire les pratiques psychanalytiques sous toutes leurs formes » non recommandées par la HAS dans la prise en charge de l’autisme. Des pratiques qui sont jugées « inefficace ».

Vers la responsabilité pénale des professionnels de santé

Selon la résolution, le gouvernement doit amener la Fédération française de psychiatrie à reconnaître « sans aucune réserve et officiellement » les recommandations de la HAS afin de « renoncer au packing (enveloppement du patient dans des linges froids et humides), à la psychanalyse et à toutes les approches maltraitantes ». De plus, le texte préconise d’engager systématiquement la « responsabilité pénale des professionnels de santé qui s’opposent aux avancées scientifiques et commettent des erreurs médicales en matière d’autisme ».

Les « 39 » réclament le retrait des recommandations de la HAS

Du côté des « psy », l’Inter-Associatif Européen de Psychanalyse (réunissant 12 associations) crie au « liberticide », jugeant la proposition déposée par le député LR Daniel Fasquelle « diffamatoire et calomnieuse ». Cette proposition serait « préjudiciable à la majorité des sujets autistes », affirment ces psychanalystes outrés par les menaces sur le plan économique et pénal.

Le collectif des 39 (des professionnels signataires d’un appel visant à restituer leur honneur aux patients) réclame le retrait des recommandations de la HAS et appelle à signer une pétition sur change.org, contre la « science d’état » approuvée notamment par des psychiatres d’enfants.

Encourager à une meilleure prise en charge des autistes

À noter que la proposition de « résolution », signée par près d’une centaine de députés principalement LR (droite), parmi lesquels Daniel Fasquelle, Laurent Wauquiez, Bernard Debré, Bernard Accoyer et Nathalie Kosciusko-Morizet et Thomas Thevenoud (ex-PS), n’a pas la valeur contraignante d’une loi. Elle s’adresse au gouvernement afin de l’encourager à une meilleure prise en charge des autistes.

Les principales associations d’autisme ont elles aussi lancé une pétition, également sur change.org qui dépassait les 4 000 signatures ce mercredi.

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