Comment les braconniers se servent des réseaux sociaux

  21 Novembre 2016    Lu: 722
Comment les braconniers se servent des réseaux sociaux
Plusieurs enquêtes d`ONG révèlent que Facebook sert pour le trafic d`objets venus d`animaux protégés, braconnés notamment au Vietnam et en Malaisie
Retrouver des camarades du collège, garder contact avec la cousine d’Amérique, découvrir les photos des bébés qu’on ne rencontrera jamais dans la vraie vie. Aujourd’hui, les internautes se servent des réseaux sociaux pour communiquer avec bien des interlocuteurs dans le monde entier. Mais certains les utilisent aussi pour se procurer des défenses d’éléphants ou des peaux de tigres…

Selon une enquête de l’ONG Wildlife Justice Commission, le braconnage, c’est-à-dire la chasse d’espèces protégées et la vente de ces objets, a trouvé dans ces réseaux un bon moyen pour écouler les marchandises sans problème. Cette organisation à but non-lucratif qui lutte contre le le braconnage, a rendu public une enquête effectuée à Nhi Khê un village vietnamien.

Des membres de l’ONG infiltrés ont côtoyé pendant un an 51 braconniers. Qui avaient pour habitude d’utiliser Facebook et We Chat, une application mobile de messagerie textuelle et vocale très populaires en Chine.

Des ventes illégales pour 50 millions d’euros

Lors d’une conférence publique organisée le 14 novembre, l’ONG rappelle que ces braconniers ont pu proposer à la vente des milliers d’objets venus de rhinocéros, éléphants and tigres. Mais également d’autres animaux protégés : pangolins, ours, des tortues à écailles et des calaos casqués (un oiseau). Et les braconniers auraient réussi à gagner avec ces ventes illégales 53, 1 millions de dollars, soit 50 millions d’euros.

Selon le rapport de l’ONG, ce petit village vietnamien est devenu « une plaque tournante du commerce transnational via les médias sociaux ». Avec des usages différents selon le moyen de communication : We Chat est utilisé pour cibler la clientèle chinoise. Alors que Facebook sert à toucher les clients de l’Asie du Sud-est et au-delà.

Facebook plateforme pour vendre de l’ivoire

Si les enquêteurs saluent le sérieux des autorités vietnamiennes et chinoises, qui luttent contre le braconnage, ils estiment que les réseaux sociaux en revanche ne cherchent pas assez à responsables de ce trafic illégal. Olivia Swaak-Goldman, la directrice de l’ONG résume dans The Guardian : « Les réseaux sociaux offrent une vitrine sur le monde ». Sur Facebook, les commerçants revendent de l’ivoire, des défenses entières d’éléphants et de la pâte d’os de tigre.

Et ce n’est pas la première fois que Facebook est pointé du doigt dans une affaire de braconnage. En mars, une autre ONG Traffic avait assuré qu’en Malaisie, le réseau social était devenu un outil populaire pour les trafiquants qui proposent des pièces venues d’animaux braconnés et même des animaux vivants.

Comment lutter contre la vente sur Facebook ?

Toujours selon le quotidien The Guardian, un porte-parole de Facebook a défendu le réseau social mis en cause par ces révélations : « Facebook ne tolère pas le commerce d’espèces animales menacées et nous n’hésiterons pas à supprimer tous les contenus qui violent les normes de notre communauté quand de telles choses nous seront rapportées ».

Mais la directrice de l’ONG espère que Facebook ira plus loin notamment en bannissant les trafiquants et en appliquant mieux la loi. Pas évident pour le réseau social qui ne peut pas forcément vérifier chaque profil et chaque conversation. Encore une dérive à surveiller de près…

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