« Post-truth » n’est pas un mot tout à fait nouveau. D’ailleurs, pour être désigné par la vénérable institution d’Outre-Manche, un terme doit avoir été utilisé depuis au moins dix ans dans les journaux ou les romans. Les premières occurrences remontent donc à plusieurs années, mais il est devenu en 2016 « un pilier du commentaire politique », souligne l’Oxford Dictionary qui avance que son usage a progressé de 2.000 % en un an.
Préféré à « Hygge » et « Brexiteer »
Principaux moteurs à la diffusion de cet adjectif : le référendum sur la sortie de la Grande-Bretagne de l’UE et la présidentielle américaine, le tout dans un contexte de « montée en puissance des réseaux sociaux en tant que source d’information et [de] méfiance croissante vis-à-vis des faits présentés par l’establishment », note le dictionnaire.
Un qualificatif dont la pertinence semble renforcée par les mesures annoncées mardi par Google et Facebook afin de couper les revenus publicitaires des faux sites d’informations. Ces derniers ont été accusés d’avoir contribué à l’élection de Donald Trump.
« Post-truth » faisait partie d’une liste de dix mots pouvant prétendre au titre de « mot de l’année ». Parmi les autres propositions figuraient entre autre « Brexiteer » (un « Brexiteur », partisan du Brexit) et « hygge », un mot danois intraduisible en français -qui se prononce « hooga »- et qualifie, pour schématiser, tout ce qui peut se rattacher au bien-être domestique et aux petits plaisirs simples. L’an passé le dictionnaire Oxford avait élu mot de l’année, l’émoji « pleure de rire » et en 2014, le verbe « vapoter ».
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