La France frappe les jihadistes

  16 Novembre 2015    Lu: 684
La France frappe les jihadistes
La riposte aux attaques terroristes de Paris n`a pas tardé. Les avions français ont bombardé hier le fief de Daech en Syrie. L`engagement militaire monte encore d`un cran.
Après l`horreur, le choc et la sidération, voici le temps de la riposte. Sur tous les plans. Les Français, d`abord, qui doivent réapprendre à vivre, s`habituer au risque terroriste omniprésent. Pas si simple, au vu du mouvement de panique qui a soudain gagné la foule rassemblée hier soir place de la République à Paris en hommage aux victimes des tueries de vendredi.

Fausse alerte — un simple pétard — qui en dit long sur l`état de tension de tout un peuple. D`autant que si l`enquête avance, elle montre aussi que les kamikazes avaient un véritable réseau de complices... qui courent encore. Mais l`esprit reste à la résistance, à la mobilisation contre le terrorisme. Partout, dans les écoles, dans les entreprises, dans la rue, les Français se recueilleront à midi pour la minute de silence, en cette deuxième journée de deuil national.

La riposte, forcément militaire, aussi. Elle n`a pas tardé : dès hier, les Rafale et les Mirage ont opéré une frappe massive contre le fief des jihadistes de Daech, à Raqqa (nord de la Syrie). Un message clair de fermeté envoyé au Parlement, réuni cet après-midi en Congrès à Versailles. François Hollande, tendu, fatigué mais déterminé, l`avait martelé dès vendredi soir : le pays est « en guerre ». La cible touchée hier est symbolique. A la fois un centre de recrutement et d`entraînement de jihadistes et un dépôt d`armes. Mais à l`Elysée, où les cartes d`état-major ont fait leur réapparition, on sait bien que cette guerre sera longue. Et qu`elle a un prix, comme le montrent les attentats de janvier et de vendredi. Voilà pourquoi l`exécutif exhorte à l`unité nationale. Et même à l`« union sacrée » selon les mots du Premier ministre. Des incantations qui rappellent l`« esprit Charlie » du 11 janvier, lorsque droite et gauche entonnaient en chœur la « Marseillaise » à l`Assemblée. Une unanimité que le chef de l`Etat espère retrouver cet après-midi lors du Congrès.

Las, la musique n`est déjà plus la même. Sur l`arsenal sécuritaire, le maintien de la COP21, l`envoi de troupes au sol en Syrie... les sujets polémiques abondent. A droite, hormis Juppé, les ténors font entendre leur voix discordante. A commencer par Nicolas Sarkozy : « L`unité pour assurer la sécurité, pas simplement pour faire des discours. » L`ancien président réclame des comptes.

Pas d`« esprit du 13 novembre » dans la classe politique

« Très clairement, notre système de renseignement a failli, accuse l`ex-ministre Luc Chatel. Le débat politique doit avoir lieu. » A l`évidence, il n`y aura pas d`« esprit du 13 novembre ». A trois semaines des régionales, la droite n`entend faire aucun cadeau aux socialistes, ne pas se laisser déborder sur le terrain de la sécurité par une Marine Le Pen qui caracole en tête des sondages. Bref, l`union sacrée rêvée par Valls a probablement peu de chances de voir le jour.

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