Le combat de Hollande pour l`union sacrée

  16 Novembre 2015    Lu: 706
Le combat de Hollande pour l`union sacrée
En se présentant pour la première fois depuis qu`il est à l`Elysée devant députés et sénateurs réunis ensemble en Congrès à Versailles, François Hollande ne veut pas seulement se poser en rassembleur de la Nation après les attentats de Paris.
« On œuvrera toujours au rassemblement et à l`unité, mais ce n`est pas un but en soi, observe un de ses proches. Cela doit être un moyen pour agir. »

Le chef de l`Etat entend donc présenter un ensemble de propositions pour juguler la menace terroriste et rassurer les Français. Hier, les chefs de parti et responsables parlementaires se sont succédé dans son bureau. « Je l`ai trouvé visiblement affecté, mais très déterminé », indique le patron des radicaux de gauche, Jean-Michel Baylet. Hollande a dévoilé une des mesures qu`il exposera aujourd`hui à 16 heures du haut de la tribune du Congrès : le prolongement de l`état d`urgence pour une durée totale d`au moins trois mois.

Le président consacrera aussi une part substantielle de son discours — qui devrait durer de trente à quarante-cinq minutes — à décrire « l`action renforcée dans le cadre de la coalition » de l`armée pour lutter au Proche-Orient contre Daech. Sur le plan intérieur, il décrira les mesures visant à renforcer les moyens humains, budgétaires et juridiques pour lutter contre le terrorisme.

Malgré cela, ni François Hollande ni son Premier ministre Manuel Valls — qui a appelé ce week-end à plusieurs reprises à l`Union sacrée — ne s`attendent pas à recueillir un assentiment unanime des différentes familles politiques. Une péripétie en dit long sur l`état de défiance ou de tension qui prévaut notamment à droite à trois semaines des élections régionales. Alors que Claude Bartolone, le président de l`Assemblée, s`était mis d`accord samedi sur le déroulement du Congrès avec son homologue du Sénat Gérard Larcher et le président du groupe LR Christian Jacob, Nicolas Sarkozy, furieux, a exigé que les présidents des groupes puissent prendre la parole après le président, ce qui n`était pas prévu au début. Conciliants, l`exécutif et Bartolone ont dit oui, bien que cela nécessite encore une séance de travail aujourd`hui même pour organiser le débat. Cependant, le président de la République ne restera pas pour écouter les treize orateurs inscrits après lui...

Lors de sa rencontre avec le chef de l`Etat, Nicolas Sarkozy a demandé « une inflexion majeure » de la politique étrangère de la France. Pour le moment, les critiques du prédécesseur de Hollande à l`Elysée n`inquiètent pas trop les amis du président. « La ligne de Sarkozy est pleine de contradictions, relève un député PS du Sud-Ouest. Mais il devra aussi tenir compte de l`aspiration très forte des Français à faire bloc autour de l`exécutif dans une période aussi dangereuse. » Reste que Hollande le sait : cet après-midi, il devra se montrer à la hauteur de la situation.

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