En Espagne, les parents appellent à faire la « grève des devoirs »

  04 Novembre 2016    Lu: 591
En Espagne, les parents appellent à faire la « grève des devoirs »
La Confédération espagnole des associations de pères et mères d’élèves (CEAPA) préconise de renoncer au travail scolaire à la maison, de 6 à 18 ans, lequel serait « préjudiciable » aux enfants.
La principale organisation de parents d’élèves d’Espagne a la « certitude absolue que les devoirs sont préjudiciables » aux enfants. C’est pourquoi elle appelle ses membres à faire « la grève des devoirs » en novembre, a expliqué mercredi 2 novembre José Luis Pazos, le président de la Confédération espagnole des associations de pères et mères d’élèves (CEAPA) implantée dans 12 000 des quelque 18 000 établissements scolaires publics.

Cette « grève des devoirs » qui, selon l’organisme, gâchent la vie des enfants sans pour autant améliorer leurs résultats et empêchent leur développement complet, est prévue pour l’ensemble des week-ends de novembre et concerne tous les élèves, âgés de 6 à 18 ans, selon la CEAPA.

Ratio quantité de devoirs/résultats scolaires

L’Espagne arrive en cinquième position sur 38 pays en ce qui concerne la quantité de devoirs imposés aux écoliers, derrière la Russie, l’Italie, l’Irlande et la Pologne, selon le dernier rapport de l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) sur le sujet (évaluation PISA). Et les élèves espagnols n’en sont pas pour autant spécialement bien classés en mathématiques, en lecture ou en sciences, selon le rapport PISA qui leur attribue des notes médiocres en ces matières. Et le pays présente un taux de décrochage scolaire qui est le double de celui de la moyenne de l’Union européenne. En revanche, la Finlande ou encore la Corée du Sud ont de bons résultats tout en imposant peu de devoirs aux enfants : moins de trois heures par semaine, contre 6,5 heures pour les Espagnols et 4,9 heures pour la moyenne des pays de l’OCDE.

L’éducation en Espagne a un problème de fond, affirme José Luis Pazos. Dans une société où l’accès à la connaissance est devenu très aisé, « nous ne devons pas apprendre aux enfants à mémoriser, mais à gérer l’information, à se montrer critiques, à faire le tri entre bonnes et mauvaises informations », a-t-il déclaré à l’Agence France-Presse. Pour lui, « la société a profondément changé, mais pas l’ambiance dans les salles de classe ».


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