Moscou évoque un "acte terroriste"
La Grande-Bretagne est particulièrement concernée, car quelque 20.000 de ses ressortissants sont toujours en Egypte.
De même, les télévisions, publiques comme privées, qui ignorent ostensiblement la thèse de l`acte criminel et les départs massifs de touristes, enchaînent les reportages à Charm el-Cheikh et d`autres stations balnéaires présentant des étrangers arrivant dans le pays et proclamant qu`ils y sont ravis et en sécurité. Moscou n`a pas seulement interdit les vols commerciaux à destination de Charm comme Londres mais vers toute l`Egypte.
La station balnéaire de la mer Rouge se vide de ses touristes, inquiétant un secteur qui avait déjà été fortement touché après l`instabilité liée à la chute du régime d`Hosni Moubarak en 2011.
Il s`agit, estime son auteur Achraf Achmaoui, d`"une tentative flagrante de punir l`Egypte économiquement et financièrement pour son ouverture à la Russie au cours des dernières trois années et la coopération militaire croissante entre les deux pays".
Si l " Egypte et la Russie n`ont formulé aucune déclaration officielle sur les causes de la destruction de l`appareil, qui a entraîné la mort de 224 personnes, Moscou a cependant suspendu vendredi ses vols entre l`Egypte et la Russie et un membre de la commission d`investigation égyptienne a déclaré dimanche que les enquêteurs étaient "sûrs à 90%" qu`un bruit enregistré par les boîtes noires correspondait à l`explosion d`une bombe. En effet, le décryptage de l`enregistreur des données de vol (Flight Data Recorder) et de l`enregistreur des voix dans le cockpit (Cockpit Voice Recorder) indique que "tout était normal" jusqu`à la 24e minute de vol quand ces deux boîtes noires ont brutalement cessé de fonctionner, comportement symptomatique d`une "très soudaine dépressurisation explosive", selon cette source, qui a requis l`anonymat.
Selon une de ces sources, des experts égyptiens mais surtout russes étaient à pied d`oeuvre dès samedi pour rechercher des traces d`explosifs sur les débris de l`appareil éparpillés sur "plus d`une centaine de km2".