A Strasbourg, des patients boxent pour faire reculer le cancer
Sept patients, d`une quarantaine d`années à près de 80 ans, ont rendez-vous au centre de lutte contre le cancer Paul-Strauss, à Strasbourg, pour participer à cette activité inédite en France.
Tous se sont engagés dans un cycle de six mois de cours de boxe adaptés, à raison de deux séances par semaine, alors qu`ils étaient soignés pour un cancer.
Au programme, pas de combat proprement dit mais des coups portés sur des "pattes d`ours" (des sortes de gants plats présentés par l`entraîneur) et sur un mannequin, pour travailler l`équilibre, la coordination, la mémorisation d`enchaînements, renforcer sa masse musculaire.
Ce matin-là, si certains patients font à peine osciller le mannequin, d`autres semblent prêts à le réduire en miettes. Après une consultation médicale initiale, chaque patient est suivi individuellement, incité à boxer à son rythme.
"Il y a des personnes qui peuvent faire un mouvement aujourd`hui et qui ne pourront pas le faire demain, à cause de la chimiothérapie", explique l`entraîneur Thibault Kuhn, spécialiste des activités physiques adaptées, qui a conçu ce programme.
"Ma femme était un peu contre, elle pensait que je rentrerais avec un nez `comme ça`", s`amuse Richard, 78 ans, lunettes et moustache grise, qui en est à sa quatrième séance.
"Quand je leur propose en consultation de faire de la boxe, je vois parfois un mouvement de recul de la chaise. Ils se disent `mais il est cinglé`", sourit le Dr Roland Schott, oncologue à l`initiative de cette activité.
"Il y a encore 20 ou 30 ans, on disait aux patients, `vous êtes fatigués, restez au lit`, moi je leur dis l`inverse", ajoute le médecin, convaincu que la fatigue a aussi une dimension émotionnelle et que la pratique d`une activité physique améliore les chances de survie des malades du cancer.