Malgré ce nombre de cas important, la maladie demeure peu connue, comme le montre un sondage Odoxa pour la Fondation Française pour la recherche sur l`épilepsie. Les résultats montrent que cette méconnaissance génère une sous-estimation de l’importance de l’épilepsie en France (90% sous-estiment le nombre de Français concernés) et que les connaissances pratiques sur la maladie sont largement déficientes.
Surtout, elle induit de nombreuses idées fausses qui perdurent dans l`opinion et favorisent l’ancrage de nombreux stéréotypes. De fait, ces idées reçues conduisent 72% des sondés à se dire prêts à discriminer une personne épileptique et un Français sur deux lui conseillerait de cacher son "état". Voici les stéréotypes qui ressortent le plus.
Pour 90% des Français, l`épilepsie concerne environ 500 000 personnes en France
Selon les chiffres de la Fondation Française pour la Recherche sur l`Epilepsie, l’épilepsie est la deuxième pathologie neurologique en France, après la maladie d’Alzheimer, avec près de 600 000 patients. "En Europe, l’épilepsie est la maladie neurologique handicapante la plus fréquente avec un coût global estimé à 0,2% du PIB des pays industrialisés", précise-t-elle.
Mais ce que peu de personnes savent, c`est que tout le monde peut faire une crise d’épilepsie dans sa vie. "On estime qu’une crise isolée peut se produire au cours de toute la vie chez 5% de la population, soit chez trois millions de personnes en France". Les personnes de plus de 65 ans sont les plus susceptibles de faire des crises.
Pour 72% des Français, l`épilepsie se caractérise par une crise générale impressionnante précédée d`un grand cri
Les interviewés évoquent également des "états de profonde confusion et agitation" (47%). Les crises d’épilepsie ont des manifestations très diverses "en fonction de la localisation de la décharge électrique", précise la Fédération Française pour la Recherche sur l`Epilepsie. Ainsi deux grands types de crise peuvent être distingués.
Les crises partielles, qui n`affectent qu`une partie du cerveau, se manifestent par des troubles du language, des troubles moteurs sensoriels, sensitifs et de la mémoire. Les crises généralisées prennent quant à elles la forme d`absences (une immobilité et une fixité du regard) ou de crises tonico-cloniques, les plus connues mais non les plus fréquentes. Ce sont ces dernières qui se manifestent par une perte de connaissance et des mouvements convulsifs.
Pour 7 Français sur 10, l`épilepsie pourrait être provoquée par le stress
L`excès de jeux vidéo et le manque de sommeil sont aussi considérés à 67% et 56% comme des facteurs de risque. Il existe bien certaines circonstances qui favorisent la survenue d’une crise. L`Assurance maladie évoque ainsi le rôle que peuvent jouer en premier lieu une consommation excessive d’alcool, un sevrage alcoolique mené de façon inappropriée et la prise de cocaïne.
Mais un manque de sommeil, le stress et les émotions violentes, une stimulation sensorielle excessive liée aux lumières émises par les jeux vidéo ou la télévision sont également des risques connus. Mais ces derniers sont en réalité susceptibles de faire émerger une crise chez des personnes souffrant déjà d`épilepsie. Une des principales mesures permettant de diminuer la survenue des crises est d`identifier ces facteurs et essayer si possible de les éviter.
Pour 68% des Français, l`épilepsie peut se soigner avec le yoga et pour 52% avec des médecines parallèles
De même, Pour plus d`un Français sur cinq (21%), l`épilepsie est une maladie incurable. Une fois le diagnostic posé et que le spécialiste sait de quel type d`épilepsie il s`agit, le patient se voit prescrit un traitement médicamenteux. "Il existe de nombreux médicaments qui sont efficaces dans environ trois quarts des épilepsies, c`est-à-dire qu’ils suppriment les crises pourvu que les patients respectent certaines règles de vie", affirme la Fédération Française de Neurologie.
Dans certains cas, le traitement pourra être arrêté sous contrôle du médecin car une épilepsie peut guérir. Dans d’autres cas, l’épilepsie peut persister malgré le traitement, et une chirurgie peut alors être proposée s`il n`y a pas de risques de séquelles neurologiques. Mais les médecines parallèles n`ont jamais fait office d`alternative viable.
Pour 29% des Français, l`épilepsie est liée à la folie
Et entre un quart et un peu moins de la moitié des Français (26%) pensent que la maladie pourrait être provoquée par une infection virale ou bactérienne, donc être contagieuse. Selon la Fédération Française de Neurologie, les causes des épilepsies sont multiples et il existe une classification internationale qui permet de se repérer dans les différents syndromes.
Celle-ci précise : "on classe les épilepsies en épilepsies idiopathiques qui sont globalement d’origine génétique et en épilepsies symptomatiques qui sont la conséquence d’une atteinte cérébrale par une lésion localisée". Pour cette deuxième catégorie, plusieurs événements peuvent provoquer sa survenue, comme un traumatisme crânien, une tumeur cérébrale ou encore les effets secondaires de certains médicaments.
Les trois quarts des Français imaginent que les personnes épileptiques ne peuvent pas exercer certaines activités
A titre d`exemple, 70% des sondés pensent que personne souffrant d`épilepsie ne peut pas exercer n`importe quel métier et près d`un Français sur deux croit qu`elle ne pas conduire une voiture. L`épilepsie a bel et bien un retentissement sur la vie du patient, notamment en raison du côté imprévisible des crises. Mais si le traitement est bien suivi, tout comme les règles d`une bonne hygiène de vie, il est possible de mener une vie normale.
"Avoir une épilepsie ne signifie pas toujours interdiction du permis de conduire. Des dispositions légales précisent les conditions d’obtention du permis dans lesquelles est indispensable l’avis du neurologue » souligne la Fondation Française pour la Recherche sur l`Epilepsie".
Cette dernière précise également que l’épilepsie et son traitement n’empêchent ni la vie de couple, ni le mariage, ni la maternité, même si une surveillance particulière sera nécessaire avant et pendant la grossesse. En revanche, le choix de l’activité professionnelle doit tenir compte des facteurs de risques.
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