Manuel Valls enterre le droit de vote des étrangers

  05 Novembre 2015    Lu: 784
Manuel Valls enterre le droit de vote des étrangers
Le premier ministre français était en conférence à Sciences Po mardi soir et a néanmoins réaffirmé que sa «volonté de changer les choses» demeurait intacte.
«Il ne faut pas courir derrière des totems qui ne sont plus adaptés à la réalité du monde», a expliqué mardi soir Manuel Valls, venu tenir une conférence devant les étudiants de Sciences Po. Et pour joindre les actes à la parole, le chef du gouvernement n`a pas hésité à enterrer l`une des promesses les plus symboliques du candidat Hollande en 2012: le droit de vote des étrangers aux élections locales. Cette mesure correspondant à une revendication forte de l`électorat de gauche mais aussi d`une partie des populations habitantes des banlieues, qui avaient massivement porté leurs suffrages sur le candidat socialiste. Le premier ministre a non seulement jugé cette mesure inopportune dans la période actuelle, mais aussi laissé entendre qu`elle ne figurerait plus au programme du PS pour la prochaine présidentielle.

«Je ne pense pas que cela soit une priorité. Je l`avais dit il y a trois ans, cela avait provoqué avait un scandale, on avait dit “abandon d`une promesse”… Mais cette promesse, de toute façon, ne sera pas mise en œuvre. Et je suis convaincu qu`elle ne sera pas reproposée à la prochaine élection présidentielle, parce qu`elle tend inutilement et parce que ce n`est plus le sujet», a estimé le premier ministre. Le locataire de Matignon a jugé désormais plus pertinent de «faire vivre» les citoyennetés françaises et européennes. Exit donc, la perspective d`un référendum sur le sujet, tel qu`il fut un temps envisagé par le pouvoir. «On mettrait le pays sous tension sur un sujet qui ne serait pas jugé comme prioritaire. Le “non” l`emporterait largement car on remettrait l`immigré - à tort - au cœur du débat et des tensions», a mis en garde Manuel Valls.

Cette annonce n`a visiblement pas été du goût de tous les socialistes: invité de LCP, le député de Seine-Saint-Denis Daniel Goldberg a regretté cette annonce du premier ministre. «C`est une faute que les députés n`aient pas à délibérer sur le sujet» a déploré le parlementaire. Avant d`enfoncer le clou: «Il aurait fallu que l`on débatte à l`Assemblée nationale et qu`on prouve qui est favorable en appuyant sur le bouton de vote. Cela aurait été important de donner ce signe-là, particulièrement dans les quartiers dont je suis l`élu».

Tags:  


Fil d'info