Cinq idées reçues sur le mensonge

  12 Juillet 2016    Lu: 729
Cinq idées reçues sur le mensonge
C’est pas bien de mentir ! Pourtant, tout le monde le fait un jour. Par nécessité, par simple étourderie ou par véritable intention de tromper. D’ailleurs, d’après une étude menée par Karl Aquino, professeur à la Sauder School of Business, à Vancouver (Canada), nous mentirions plus facilement par SMS, sur Facebook ou sur une appli de rencontres (en moyenne 2 fois par jour). « Plus la technologie qu’on utilise pour communiquer est anonyme, plus on va avoir tendance à être moralement laxiste », précise cette étude. Le mensonge est-il pour autant un vilain défaut, comme on le dit souvent ? Un point sur cinq idées reçues sur le mensonge. Promis, on ne vous ment pas !
Les femmes mentent plus que les hommes

FAUX C’est tout le contraire ! D’après une étude britannique, réalisée par la 20th Century Fox en 2009 lors du lancement en DVD de la série « Lie to me » (« Raconte-moi des mensonges »), un homme ment en moyenne 6 fois par jour à sa partenaire, son patron et ses collègues, alors que la femme ne ment que 3 fois par jour. En fait, les femmes ne mentent pas plus, mais pour des raisons différentes.

« Les hommes mentent davantage pour se mettre en valeur, en exagérant leurs accomplissements », affirme la psychologue Claudine Biland (Psychologie du menteur). « Les femmes sont des menteuses altruistes et mentent pour rassurer les autres ou maintenir une paix sociale. » Elles culpabiliseraient en revanche davantage de leurs bobards que les hommes : 82 % d’entre elles ont des scrupules, contre 70 % des hommes, d’après l’étude du musée de la Science de Londres. Enfin, que ce soit chez les femmes ou les hommes, le mensonge le plus utilisé est en tout cas le même : « Pas de problème, tout va bien ».

Mentir, rien de plus facile

FAUX Pas vraiment. Bien mentir est tout un art. « Pour être un bon menteur, il faut une bonne mémoire, une grande créativité et un savoir-être théâtral, ou en ne laissant justement filtrer aucune émotion », explique Alain Poyote, neuropsychologue. Au niveau cognitif, le mensonge demande bien plus d’énergie que la vérité par rapport à laquelle il se construit. « En faisant fonctionner la partie préfrontale du cerveau, il consomme du glucose, donc des calories ».

La vérité sort de la bouche des enfants

VRAI et FAUX Cela dépend avant tout de l’âge. Des psychologues de l’université de Toronto ont placé des enfants seuls dans une pièce avec un jouet qu’ils n’avaient pas le droit de regarder. La plupart ont désobéi mais tous n’ont pas avoué. A 2 ans, à peine 20 % des enfants ont menti. A 3 ans, ça a été le cas de la moitié, et à 4 ans, de 90 % . Cette proportion a encore grimpé jusqu’à 7 ans, l’« âge de raison ». D’après les chercheurs, quand un enfant sait mentir, c’est qu’il a atteint un certain niveau d’habileté cognitive. Il est capable d’intégrer des informations et de les manipuler à son avantage. « Avant l’âge de raison, rappelle Danielle Dalloz, psychanalyste (le Mensonge), les enfants ne calculent pas et agissent sans intention volontaire de tromper. » Après 8 ans, plus difficile de savoir quand ils mentent.

Il y a des menteurs maladifs

VRAI Certains fabulent constamment autour de leur passé, de leur vie ou de leur identité, jusqu’à croire l’histoire qu’ils racontent. Cette pathologie — la mythomanie — a été décrite pour la première fois en 1905 par le psychiatre Ferdinand Dupré. Une étude publiée dans le British Journal of Psychiatry en 2005 révèle une particularité cérébrale chez le menteur pathologique : il serait doté de 20 % de substance blanche de plus que la normale (connexions nerveuses), et de 14 % de matière grise en moins au niveau du cortex préfrontal (corps cellulaire des neurones). Mais aucun spécialiste n’est en mesure d’évaluer si le mythomane a parfois conscience de son délire ou s’il ne peut faire la différence entre la fiction et le réel.

Les animaux mentent aussi

VRAI Selon Patrick Pageat, de l’Institut de recherche et laboratoire Phérosynthèse, certains animaux et végétaux sont capables de duper leur entourage avec beaucoup de talent. Les mouches mâles de la famille des empididés ont ainsi l’habitude d’offrir aux femelles des proies emballées dans une bourse de soie, en échange de leurs faveurs sexuelles. Mais certains n’hésitent pas à présenter un colis vide pour parvenir plus vite à leurs fins. Certaines orchidées, les ophrys, leurrent quant à elles les insectes pollinisateurs. Elles imitent leur couleur, leur forme et produisent une copie de leurs phéromones sexuelles pour les attirer. En tentant de s’accoupler avec la fleur, la « victime » se charge en pollen, qu’elle dépose sur une autre orchidée à l’occasion d’une nouvelle tromperie…

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