"Des snipers sur les toits". Face à la menace d`attentat, le ministère de l`Intérieur prépare, depuis plusieurs mois, un dispositif exceptionnel. Patrouilles, palpations, vidéosurveillance… Toutes les méthodes seront renforcées, grâce à une augmentation des moyens humains : plus de 1.000 agents de sécurité et 550 policiers et gendarmes seront présents à Saint-Denis samedi, puis pendant la compétition. Il y aura également, fait exceptionnel, des snipers sur les toits des immeubles alentours. Les bâtiments voisins auront été fouillés avant la rencontre.
Pour l`Euro, Bernard Cazeneuve avait en effet affiché "un objectif simple : 100% de précaution". Une déclaration formulée au lendemain des attentats du 13 novembre, dont le Stade de France était l`une des cibles. Lors du match amical France-Allemagne, auquel assistait François Hollande, les terroristes avaient "voulu pénétrer dans l`enceinte mais ils n`ont pas pu", selon le secrétaire d`État aux Sports Thierry Braillard. Trois kamikazes s`étaient alors fait exploser à l`extérieur du stade, faisant une victime supplémentaire.
Des grilles comme premier filtre. Les commerçants riverains du Stade de France s`en sont indignés pendant sa construction : un mur de grilles, haut de 2,40 mètres, a été installé autour du Stade de France. Ce grillage est continu, tout autour du bâtiment, à l`exception de quatre portes d`entrées devant lesquelles des fouilles seront organisées.
Samedi, seuls les spectateurs munis d`un billet pour la finale OM-PSG pourront franchir cette première barrière, préalable aux contrôles d`entrée dans le stade. Il en sera de même pendant l`Euro.
Une meilleure détection des explosifs. Jusqu`à présent, les chiens n`étaient formés que pour repérer d`éventuelles bombes dans des bagages au sol, ou dans des bâtiments. Une nouvelle formation, prévue spécialement pour l`Euro, leur a appris à les détecter sur des personnes en mouvement, au milieu de la foule."Il n`était pas question, au regard de l`Euro, de ne pas disposer d`un outil supplémentaire en matière de lutte antiterroriste", explique à Europe 1 Bertrand Colo, référent cynophile à la gendarmerie nationale.
Cette nouveauté vise à repérer des ceintures d`explosifs : les chiens, des bergers belges malinois, sont notamment habilités à reconnaître le peroxyde d`acétone, ou TATP, utilisé par les terroristes à Paris et Bruxelles. Lorsque le chien détecte l`explosif, il se positionne devant la personne puis s`assoit, pour "marquer" le suspect. La méthode comporte un danger : un terroriste peut faire exploser sa ceinture s`il est repéré. "J`ai accepté le risque en signant mon contrat", répond une gendarme du dispositif.
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